Question de M. COLLETTE Henri (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 09/01/1992

M. Henri Collette appelle l'attention de Mme le Premier ministre sur le déclin de la France sur le marché mondial des B.T.P. En effet, selon les statistiques du ministère de l'équipement, du logement, des transports et de l'espace (direction des affaires économiques et internationales), il apparaît que la part de la France sur le marché mondial B.T.P., après avoir constamment crû pour passer de 9,6 p. 100 en 1986 à 11,8 p. 100 en 1988, n'a cessé de décroître pour tomber à 8,6 p. 100 en 1990. Il lui demande donc, dans le cadre de l'action du Gouvernement, les réflexions que lui inspire cette situation et les mesures concrètes qu'elle envisage de prendre pour accompagner l'action de la France dans le monde dans un secteur économique où elle était particulièrement présente et dynamique.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 10/09/1992

Réponse. - Il est exact que la part des entreprises françaises de BTP sur le marché mondial a connu jusqu'en 1990 une évolution négative, au demeurant modérée. Ce phénomène a toutefois été compensé pour les entreprises, en termes d'activité, par la reprise du marché intérieur entre 1987 et 1990. La diminution du montant des contrats de BTP, sur un fond de concurrence internationale accrue, a été plus particulièrement ressentie sur certains marchés traditionnels des entreprises françaises : Afrique, Proche et Moyen-Orient, Amérique latine, où étaient localisés 55 p. 100 des marchés extérieurs du BTP français en 1988. Une diminution de la demande dans un environnement économique mondial difficile explique le fléchissement du chiffre d'affaires international des entreprises françaises de BTP pendant cette période et, par voie de conséquence, la contraction du solde de la balance sectorielle. Il faut également noter que le chiffre d'affaires international des groupes français de BTP est de plus en plus réalisé par leurs filiales implantées à l'étranger, dont les résultats positifs pour l'économie française n'apparaissent pas dans la balance sectorielle. Conscient des enjeux liés aux activités du BTP français dans le monde, le ministère de l'équipement, du logement et des transports mène une action visant à créer un climat favorable aux exportations. Chargés de missions géographiques, experts et ingénieurs mis à disposition auprès d'administrations françaises ou étrangères, c'est tout un réseau qui est à la disposition des entreprises pour appuyer leurs projets et de façon plus générale développer des actions de coopération. Les entreprises ont bien sûr accès, notamment par l'intermédiaire de la COFACE, aux garanties et aux aides de l'Etat. Enfin, le ministère réalise également des études sur la concurrence et les stratégies dans le secteur de la construction, dont peuvent bénéficier les entreprises qui le souhaitent. Cette politique a accompagné le redéploiement géographique des activités du BTP français au cours de ces dernières années, en particulier son recentrage en Europe et son développement sur les marchés les plus solvables, notamment en Asie du Sud-Est, ce qui constitue un facteur structurel de redressement. Pour l'année 1991, les chiffres disponibles font apparaître des signes de raffermissement de la position des entreprises françaises de BTP sur le marché international, avec notamment une croissance remarquable des prises de contrats à l'exportation (+ 47 p. 100 par rapport à 1990).

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