Question de M. GOETSCHY Henri (Haut-Rhin - UC) publiée le 30/04/1992

M. Henri Goetschy attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation du peuple kurde. Répartis entre cinq pays, victimes dans certains d'entre eux d'une répression politique et culturelle qui prend parfois des allures de génocide, les Kurdes, depuis la disparition de l'empire Ottoman en 1920, n'ont cessé de revendiquer, au nom des chartes des peuples, définies par la S.D.N. puis par l'O.N.U., leur équité de nation. A cet égard, il aurait souhaité savoir si, lors de la visite officielle du Président de la République à Ankara, M. le ministre d'Etat a évoqué le problème de la démocratisation des conditions de vie des Kurdes en Turquie. Parallèlement, il aurait souhaité connaître si ses interlocuteurs officiels turcs envisagent de prendre des mesures, dans un avenir proche, concernant la question kurde, et si la France entend porter cette question à l'ordre du jour à l'O.N.U.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 02/07/1992

Réponse. - La France a manifesté en de nombreuses circonstances sa solidarité envers le peuple kurde. Notre pays a joué, l'an dernier, un rôle déterminant dans l'adoption de la résolution du conseil de sécurité relative à l'assistance humanitaire aux populations kurdes d'Irak et dans la mise en oeuvre des opérations correspondantes. Un détachement français participe à la force alliée présente en Turquie afin d'assurer la protection des populations du Nord de l'Irak. Concernant les Kurdes de Turquie, le Président de la République a tenu à aborder ce problème difficile avec les plus hautes autorités, lors de sa récente visite d'Etat dans ce pays. Tout en indiquant que l'on pouvait comprendre que le gouvernement turc considère de son devoir de combattre le terrorisme auquel il est confronté, le Président de la République a souligné que le problème kurde ne saurait être résolu que dans le respect des principes démocratiques, des libertés publiques et des identités culturelles. Il a en particulier insisté sur la nécessité d'éviter toute répression collective. Les autorités turques, pour leur part, ont rappelé que les citoyens turcs d'origine kurde ne sont l'objet d'aucune discrimination et ont confirmé leur engagement en faveur de réformes destinées à faire de la Turquie un véritable Etat de droit.

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