Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - C) publiée le 18/02/1993

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre de la recherche et de l'espace sur la situation que le projet de création d'une nouvelle unité mixte de recherche (UMR) intitulée sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles (SHADYC) a engendré au centre de la Vieille Charité à Marseille. Le pôle de recherche en sciences sociales de la Vieille Charité a été constitué au début des années 80. Il se compose de différents laboratoires de recherche dont le centre de recherche en écologie sociale (CRES) et le centre de recherche en communication (Cercom). Le CRES a été créé en 1986 comme unité de recherche appliquée (URA). Il dépend du CNRS et de l'école des hautes études en sciences sociales. Son équipe a été une des toutes premières à participer à la fondation de ce pôle de recherche en sciences sociales. Le Cercom a été créé en 1984 comme URA. Il dépend du CNRS, de l'EHESS et de l'université de Nice. Avec la mise en place de ce dernier laboratoire, la Vieille Charité s'affirmait comme le principal pôle fédératif de la recherche à dominante sociologique en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pour la première fois, des sociologues universitaires de Nice et d'Aix-Marseille se retrouvaient dans un même centre de recherche, aux côtés de sociologues de l'EHESS. Ce sont ces deux laboratoires de recherche, CRES et Cercom que le projet de création de l'UMR menace. Ce projet s'est élaboré en dehors de toute consultation démocratique et toute évaluation scientifique contradictoire. Pourtant, le 20 septembre 1991, les directions des sciences de l'homme du CNRS et de l'EHESS avaient proposé la création d'un comité des sages, en vue d'élaborer une expertise de la situation et des possibilités de développement. Cette instance n'a jamais vu le jour. En L'état, la mise en place de cette UMR se traduirait par un rétrécissement du potentiel humain, institutionnel et scientifique du pôle de la Vieille Charité. En effet, elle amputerait d'une moitié le potentiel scientifique en termes de chercheurs permanents. Le recentrage étroit autour de l'EHESS au détriment du CNRS et des universités voisines serait accentué. Alors que de Cercom contribuait au développement de coopérations dans la recherche sociologique avec l'universié de Nice, celle-ci est écartée du fait du nouveau montage. L'annonce du projet SHADYC a comme conséquence la détérioration grave du climat de travail puisqu'aucune nouvelle affectation n'est proposée aux personnels n'y étant pas associés. Cette restructuration conduirait à l'annulation des coopérations en cours et à la déstructuration de recherches inédites. Ce serait la remise en cause des principes même du service public de la recherche. Elle lui demande de prendre les dispositions nécessaires pour l'élaboration d'un bilan contradictoire, d'une évaluation scientifique associant l'ensemble des travailleurs scientifiques intéressés avant toute réorganisation éventuelle.

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La question est caduque

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