Question de M. DREYFUS-SCHMIDT Michel (Territoire de Belfort - SOC) publiée le 29/04/1993
M. Michel Dreyfus-Schmidt demande à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche s'il peut lui faire connaître, d'une part, le point de vue du Conseil supérieur de la pêche et, d'autre part, les références d'éventuelles études techniques en traitant, quant aux assertions parfois répandues selon lesquelles certaines espèces de poissons présentes dans les étangs de France seraient porteuses de maladies graves, les poissons herbivores Amour et Argenté, appelés à tort " carpes chinoises " étant le plus souvent mis en cause.
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Transmise au ministère : Environnement
Réponse du ministère : Environnement publiée le 05/08/1993
Réponse. - Il ressort de l'article L. 232-10 du code rural que l'introduction, dans les cours d'eau et les plans d'eau avec lesquels ils communiquent, de poissons qui n'y sont pas représentés, est soumise à autorisation. Ces dispositions ont pour objet de limiter les risques que comporte l'introduction d'espèces animales exotiques pour le milieu naturel d'accueil, et d'assurer la conservation de la biodiversité. Toute opération de transplantation d'une espèce s'accompagne souvent de nombreux désordres écologiques, comme par exemple l'apparition de nouvelles pathologies. Plusieurs évènements récents justifient les précautions prises aujourd'hui conformément aux recommandations faites en la matière par la FAO, le conseil de l'Europe et lors du sommet de Rio en 1992 : la nécrose hématopoïétique infectieuse a été introduite en France avec des saumons du Pacifique ; l'introduction avec des anguilles japonaises d'un parasite de la vessie natatoire provoque une mortalité importante des anguilles sauvages ; l'introduction du tête de boule américain est à l'origine d'une pathologie grave, la yersiniose, provoquée par une entérobactérie. La carpe amour, cténopharyngodon idella, et la carpe argentée, hypophtalmichtys molitrix, sont deux espèces de poissons d'origine asiatique. Elles ont été introduites en France à la fin des années 1950 pour lutter contre la prolifération des végétaux dans les plans d'eau : l'une est phytophage, l'autre phytoplanctophage. Le conseil supérieur de la pêche a publié dans le bulletin français de la pêche et de la pisciculture n° 289, 1983, le résultat d'une recherche sur le développement en France d'un parasite d'origine asiatique Bothriocephalus acheilognathi qui aurait été introduit par la carpe amour. En tout état de cause la carpe amour et la carpe argentée ne figurent pas dans la liste des espèces de poissons représentées en France. Leur introduction n'est possible que sur autorisation.
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