Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 03/06/1993

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le péril dans lequel se trouve présentement la culture classique en général, et sur la situation de mort connue actuellement par les enseignements du latin et du grec. Il convient de souligner l'action de son prédécesseur à la dernière rentrée, lequel a donné des instructions qui, bien qu'insuffisantes et surtout peu appliquées, ont constitué un ballon d'oxygène et limité les dégâts. Les langues anciennes ne sont pas les seules menacées et la réforme du baccalauréat, par exemple, réduit le coefficient du français, après qu'on eut pratiquement coupé celui-ci de ses sources latines et grecques. Il lui demande de donner des instructions claires pour que soient sauvegardées les disciplines fondamentales en cause, et de ne pas ainsi donner l'impression que notre pays rejette sa culture classique.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 02/09/1993

Réponse. - Dans ses conférences de presse du 29 avril et du 7 juin 1993, le ministre de l'Education nationale a présenté les décisions qu'il a prises sur la rénovation pédagogique des lycées. Ces décisions entrent en application à compter de la rentrée de l'année scolaire 1993-1994 en classe de première et de la rentrée de l'année scolaire 1994-1995 en classe terminale. Le dispositif retenu par le ministre permet de mieux mettre en relief l'enseignement des langues anciennes. En classe de seconde, les élèves peuvent prendre le latin ou le grec ancien en tant qu'option obligatoire. Par ailleurs, des instructions ont été données par note de service no 92-164 du 25 mai 1992 afin de permettre aux élèves ayant pratiqué une langue ancienne au collège et souhaitant la continuer au lycée de suivre cet enseignement à titre facultatif. En classes de première et terminale, la place des langues anciennes a été notablement revalorisée : 1o) en série L (littéraire), les élèves qui souhaitent se doter d'un profil langues anciennes à part entière ont la possibilité de prendre à la fois le latin et le grec dans le cadre des enseignements obligatoires et en option. S'agissant des horaires de ces disciplines, ils ont été renforcés au niveau de la classe de première : 4 heures pour tous les élèves et 5 heures pour ceux qui n'auraient pas suivi d'option de langue ancienne en classe de seconde. Au total, en série L, en cas de choix de deux langues anciennes, ces dernières pourront représenter jusqu'au quart du total des coefficients au baccalauréat. 2o) en série ES, le latin et le grec peuvent aussi être enseignés au titre des enseignements obligatoires et en option. 3o) en série S, ils figurent dans la liste des options offertes au choix des élèves. L'ensemble de ces mesures doit permettre de fournir aux élèves particulièrement motivés une formation solide dans le domaine de la " culture classique " et donner à ceux qui le souhaitent des références indispensables pour la compréhension des fondements de notre civilisation.

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