Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 26/08/1993

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur un problème préoccupant qui est celui des persécutions de chrétiens en Afrique du Sud, comme cela vient de se produire dernièrement au Cap, ainsi qu'en témoigne la tragédie du massacre de l'église Saint-James. De nombreux chrétiens sud-africains, blancs, noirs et métis, ont lancé un appel au secours, pour que leur Gouvernement protège ses citoyens chrétiens. Notre pays ne peut rester indifférent à un tel appel, persuadé qu'une intervention de sa part auprès du Gouvernement de la République du Sud représentera pour ce dernier une démarche amicale, un encouragement et une aide pour leur permettre d'agir et d'assurer une protection plus efficace des chrétiens contre le terrorisme, le Président ayant déjà appelé à la tenue d'une conférence de paix à ce propos.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/12/1993

Réponse. - L'Afrique du Sud connaît, en cette période de transition, une violence politique récurrente. La tragédie du massacre de l'église anglicane Saint-James, le 25 juillet dernier à Kenilworth, dans la banlieue de la ville du Cap, a malheureusement montré que les églises n'étaient pas épargnées par ce phénomène préoccupant. Cet attentat contre des personnes recueillies dans la prière, vivement condamné par la communauté internationale, avait fait dix morts et plus de cinquante blessés. Comme le sait l'honorable parlementaire, ce drame a soulevé en Afrique du Sud une émotion d'autant plus importante que la religion est fondamentale pour ce pays majoritairement chrétien. Historiquement, les églises chrétiennes ont été, avec la communauté des affaires, à l'origine de l'accord de paix de septembre 1991 qui a permis le début des négociations constitutionnelles en novembre 1991. L'archevêque Desmond Tutu et le Conseil des églises ont joué à cette époque un rôle déterminant. Aujourd'hui encore, les églises jouent un rôle considérable dans la transition démocratique, en se faisant les relais de l'éducation civique. Elles appellent notamment leurs paroissiens à se doter de cartes d'identité, à s'inscrire sur les listes électorales, et à voter lors des premières élections au suffrage universel, le 27 avril 1994. La France, à de multiples reprises, a condamné les attentats politiques en Afrique du Sud, parmi lesquels le massacre de l'église Saint-James. A la connaissance de ce ministère, il ne paraît pas approprié de parler de persécution des chrétiens dans ce pays.

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