Question de M. ROCCA SERRA Jacques (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 25/11/1993

M. Jacques Rocca Serra appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation des droits de l'homme à Djibouti. Il semblerait en effet que l'armée nationale djiboutienne se livre actuellement à de nombreuses exactions sur les populations civiles : assassinats, nettoyage ethnique de nombreux villages, interruption du ravitaillement de toute la population du nord du pays, etc. Il lui demande en conséquence quelle est la situation exacte de ce pays et si les atteintes aux droits de l'homme sont confirmées. Le cas échéant, il lui demande quelles dispositions urgentes la France compte prendre afin de faire cesser ces exactions dans un pays envers lequel elle conserve une responsabilité morale déterminante.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/12/1993

Réponse. - La France, qui est attachée à un règlement politique de la crise djiboutienne est, comme l'honorable parlementaire, préoccupée par la situation qui prévaut dans le nord du pays. Les opérations militaires lancées par les autorités de Djibouti n'ont pas permis l'établissement des conditions d'une paix durable, situation qui ne peut qu'être préjudiciable à la population civile et à l'Etat djiboutien en général. La France n'entend pas s'ingérer dans les problèmes opposant les Afars aux Issas. Elle est cependant disposée, si les parties intéressées le jugent utile, à user de ses bons offices pour favoriser l'établissement du dialogue. Elle a marqué auprès des autorités djiboutiennes sa préoccupation s'agissant des populations du nord et a pris note de l'action engagée par le gouvernement de Djibouti à cet égard pour reprendre le dialogue avec les autorités traditionnelles dans le district de Tadjourah et remettre en marche certains services publics à l'intérieur du district. Elle a reçu l'assurance qu'une enquête sur les exactions commises était en cours. La France espère que la libération concomitante des prisonniers détenus par le FRUD et les autorités djiboutiennes, le 1er décembre à Addis-Abeba, constituera le premier pas vers la reprise du dialogue entre les composantes de la société djiboutienne.

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