Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 16/12/1993

M. Jean-Luc Mélenchon interroge M. le ministre délégué à la santé sur son absence remarquée lors du colloque européen " Toxicomanie, Sida " qui s'est tenu à Saint-Tropez. Il s'interroge sur la cohérence et la fermeté de la position du Gouvernement en ce qui concerne la lutte contre la pandémie du sida et la progression de la toxicomanie. Cette dernière revêt le caractère d'urgence. Il rappelle que, qu'aujourd'hui près de 40 p. 100 des toxicomanes sont séropositifs. Les risques de propagation de l'épidémie sont, de ce fait, très importants. Un plan gouvernemental de lutte contre la toxicomanie a, à l'issue du Comité interministériel du 21 septembre 1993, prévu l'engagement de 85 millions de francs, notamment en ce qui concerne la réduction des risques (programme d'échange de seringues et emploi de la méthadone). Ce montant a déjà été jugé nettement insuffisant par les associations qui, interviennent dans ce domaine. Il demande si ce colloque n'aurait pas dû être l'occasion de manifester une volonté réelle de coopération du Gouvernement à l'échelon européen sur un problème aussi grave que celui de la lutte contre la toxicomanie et de la propagation du sida.

- page 2386


Réponse du ministère : Santé publiée le 17/02/1994

Réponse. - Le ministre délégué à la santé n'a en effet pu se rendre au colloque européen " Toxicomanie, hépatites, sida " qui s'est tenu à Saint-Tropez. Il insiste toutefois sur l'importance des moyens supplémentaires dégagés pour la prévention des risques infectieux pris par les toxicomanes et l'amélioration de la prise en charge de cette population. Un collectif, au printemps dernier, a augmenté de 40 MF les crédits alloués à la lutte contre le sida. Ceux-ci ont notamment permis un triplement du nombre de programmes de prévention du VIH chez les usagers de drogues utilisant la voie intraveineuse. En outre, un collectif d'automne a augmenté de 85 MF les crédits destinés à la prise en charge des toxicomanes. Ainsi, le nombre de places de prise en charge avec hébergement sera augmenté de près de 400 places, elles étaient de 650 auparavant. Le nombre de places de méthadone est passé de 52 à 500 en neuf mois ; elles seront au nombre de 1 000 fin 1994. Enfin, six lieux de contact avec les toxicomanes les plus marginalisés, non demandeurs de soins, ont été ou vont être très prochainement mis en place pour apporter une aide dans la vie quotidienne et faciliter l'accès aux soins des usagers de ces centres qui se caractérisent par une situation de misère sociale doublée d'un état de santé précaire.

- page 388

Page mise à jour le