Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 24/03/1994

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le problème de la langue française et sa pratique dans les institutions communautaires à la suite du récent élargissement à l'Autriche et aux trois pays nordiques. Il lui demande si nous disposerons notamment du nombre d'interprètes suffisant pour assurer la nouvelle charge de travail et si, par ailleurs, une formation linguistique des journalistes de ces pays est prévue pour que notre langue soit comprise de tous. L'adhésion de l'Autriche, de la Norvège, de la Suède et de la Finlande à l'Union européenne paraît bien représenter un défi pour la place de la langue française.

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Erratum : JO du 31/03/1994 p.738


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 05/05/1994

Réponse. - Le ministre des affaires étrangères partage la préoccupation de l'honorable parlementaire sur le défi que représente pour la place de la langue française dans les institutions l'élargissement de l'Union européenne aux trois pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande) et à l'Autriche. Actuellement, le français est une des neuf langues officielles de l'Union européenne et une des neuf langues de travail pour les procédures formelles. Il est l'une des trois langues de travail avec l'allemand et l'anglais pour les procédures informelles et urgentes. Le ministre des affaires étrangères procède à l'élaboration d'un programme de formation à court terme en français à l'intention des futurs fonctionnaires européens et des fonctionnaires des quatre représentations permanentes. Il est donc prévu une intensification de l'offre des cours de langue dans les centres culturels français des quatre pays concernés, et l'organisation de stages en France avec formation linguistique et information sur les institutions françaises. Ce programme de formation en France pourrait bénéficier de cofinancements communautaires dès que les pays candidats auront effectivement intégré l'Union. En ce qui concerne les journalistes des quatre pays candidats accrédités auprès de la Commission européenne, une formation linguistique spécifique pourra leur être dispensée par l'Alliance française de Bruxelles. Une formation en français pourrait également être proposée aux futurs parlementaires européens de ces pays. Enfin, il est exact qu'un effort particulier devra être entrepris pour la formation d'un plus grand nombre d'interprètes français dont le recrutement a actuellement tendance à diminuer. Parallèlement à ces actions à court terme, le ministre des affaires étrangères a entamé une réflexion sur les actions à plus long terme qui pourraient être entreprises pour maintenir la place privilégiée du français dans les institutions européennes.

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