Question de M. LARCHER Gérard (Yvelines - RPR) publiée le 26/01/1995

M. Gérard Larcher attire l'attention de M. le ministre des entreprises et du développement économique, chargé des petites et moyennes entreprises et du commerce et de l'artisanat, sur l'évolution, en France, de la commercialisation de viande de boucherie qui est désormais assurée à hauteur de 70 p. 100 par la grande distribution, celle-ci s'appuyant notamment pour faire face aux fortes demandes de fin de semaine (deux tiers du chiffre d'affaires les vendredi et samedi) sur un réseau de petites et moyennes industries de transformation. Il souhaite, en conséquence, connaître l'impact que cette évolution a eu sur l'écoulement des productions des éleveurs français d'animaux de boucherie. Il apprécierait également de connaître les mesures que le Gouvernement envisage de prendre pour favoriser, dans les années à venir, l'approvisionnement des grands réseaux de distribution par les PME-PMI françaises intervenant dans le domaine de la préparation et de la transformation des produits de boucherie.

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Réponse du ministère : Entreprises publiée le 09/03/1995

Réponse. - Dans un contexte de réduction de la consommation globale de viande (à domicile et hors foyer), la grande distribution représente 68 p. 100 du marché de la commercialisation. Les sociétés de distribution, très concentrées, recherchent un approvisionnement constant et de qualité. C'est la raison pour laquelle elles privilégient souvent les grandes unités de transformation susceptibles de leur fournir rapidement et régulièrement les volumes demandés. Les PME-PMI rencontrent des difficultés pour répondre à ces exigences. Par ailleurs, il convient de signaler que la grande distribution développe l'implantation de ses propres abattoirs dans lesquels sont intégrées des entreprises de transformation. C'est le cas pour des enseignes telles que Leclerc, Mammouth, Intermarché. Toutefois, toute démarche volontaire de partenariat entre l'amont et l'aval de la filière est vivement encouragée. C'est ainsi qu'en Normandie 1 800 éleveurs ont contracté avec une grande enseigne pour son approvisionnement en viande bovine de qualité. L'apport en produits carnés effectué par les groupements d'éleveurs français représente environ un tiers du volume de viande distribué par les grandes enseignes. Les PME-PMI de la transformation ont un rôle à jouer. Toutefois, elles ne peuvent prétendre devenir un véritable interlocuteur de la grande distribution que si elles consentent à se regrouper. Enfin, il est rappelé qu'en application du principe de liberté du commerce les pouvoirs publics ne peuvent intervenir dans les relations contractuelles établies entre les fournisseurs et les distributeurs.

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