Question de M. du LUART Roland (Sarthe - RI) publiée le 27/04/1995

M. Roland du Luart appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la francophonie sur l'inquiétude nourrie par la chambre syndicale des relieurs professionnels à l'égard du projet de la Bibliothèque nationale de France visant à créer des ateliers de reliure sur les sites de Tolbiac et Marne-la-Vallée. Selon les informations dont disposent les professionnels de la reliure, ces futures installations seraient destinées non seulement à assurer la restauration des ouvrages, propriété de la Bibliothèque nationale de France, mais également à conquérir des parts de marchés de la restauration. Si elle était confirmée, une telle extension des attributions traditionnelles de la Bibliothèque nationale et de ses ateliers viendrait directement concurrencer les relieurs professionnels privés qui, à n'en pas douter, verraient alors menacée l'existence même de leurs entreprises. Enfin, il apparaîtrait que le projet Tolbiac, Marne-la-Vallée viserait également à réunir sur les deux sites les ateliers nationaux actuellement décentralisés en province. Il lui est demandé de bien vouloir préciser la réalité du projet évoqué et de préciser le contenu et donc les limites aux tâches qui seraient confiées à ces nouvelles structures dépendant de la Bibliothèque nationale de France.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 13/07/1995

Réponse. - Les inquiétudes de la chambre syndicale nationale de la reliure reposent sur des informations qui ne sont plus d'actualité. En effet, en concertation avec le ministère de la culture et de la francophonie, la Bibliothèque nationale de France a fait sensiblement évoluer depuis 1993 son programme de conservation vers un accroissement de la sous-traitance auprès d'entreprises privées. Sous réserve d'arbitrages à venir sur le budget de fonctionnement à l'ouverture, les prévisions actuelles de l'établissement postulent un recours à la sous-traitance pour la majorité des travaux, et notamment pour la reliure main, et limitent le traitement interne aux tâches incombant strictement à l'établissement et dont elle ne souhaite pas se départir pour des raisons de sécurité (par exemple, la reliure main des documents de la réserve des livres rares et précieux) ou de délais. Il convient enfin de noter que les professionnels du livre ne pourront que tirer avantage de l'augmentation du volume général des acquisitions par rapport à l'ancienne Bibliothèque nationale. La programmation des ateliers de reliure de la Bibliothèque nationale de France à Tolbiac et à Marne-la-Vallée tient, bien sûr, compte de ces orientations. Seulement un dixième des nouvelles surfaces consacrées aux activités de conservation reviendront à la reliure, l'essentiel des locaux étant affecté au diagnostic (laboratoire), à la restauration, au transfert sur support numérique, à la reproduction et à la formation. Les activités de conservation complémentaires qui incombent aux ateliers de la BNF localisés en province ont vocation à y être maintenues : c'est notamment le cas pour la désacidification et le renforcement du papier, qui profitent de la récente modernisation de l'atelier de Sablé-sur-Sarthe.

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