Question de M. DELFAU Gérard (Hérault - SOC) publiée le 20/07/1995

M. Gérard Delfau attire l'attention de M. le ministre de l'industrie sur les risques que prennent les pouvoirs publics en refusant d'aborder au fond le problème du devenir de l'exploitation du minerai d'uranium par COGEMA sur le site de Lodève. Il lui rappelle que les parlementaires concernés, le conseil général, les maires et les représentants des salariés demandent avec insistance une clarification de la position de COGEMA et une amplification substantielle de l'aide au processus de réindustrialisation du bassin d'emploi. Il le met en garde solennellement contre toute décision unilatérale de COGEMA qui serait en contradiction avec les déclarations sur l'emploi du Président de la République.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 21/12/1995

Réponse. - Les prix de l'uranium sur le marché mondial sont très bas, le gisement en cours d'exploitation dans la mine de la Cogema de Lodève engendre un déficit de 50 millions de francs, soit 100 francs par kilogramme d'uranium extrait. Rapporté à l'effectif de 250 personnes, le déficit est de 200 000 francs par emploi. Par ailleurs, le gisement de Berberou ne pourrait être exploité que moyennant un déficit de 150 francs par kilo, c'est-à-dire encore supérieur de 50 p. 100 au déficit actuel. Du fait des stocks d'uranium mondiaux, et de la faible teneur du gisement de Lodève par rapport aux autres gisements du monde, l'exploitation de la mine de Lodève n'offre donc aucune perspective de rentabilité. L'exploitation des réserves devant s'achever avant la fin de l'année 1997, les pouvoirs publics sont résolus à examiner au fond les modalités d'anticipation de cette échéance en terme de réindustrialisation du bassin d'emploi. Dans cette perspective, il a été demandé au préfet de la région Languedoc-Roussillon d'examiner en liaison avec la Cogéma et les élus concernés les moyens de renforcer le dispositif de reconversion économique du Lodèvois et de faire des propositions au ministère de l'industrie en ce sens d'ici à la fin de l'année. Il appartient à la Cogéma de préciser parallèlement les modalités de reclassement de son personnel en cohérence avec l'échéance de fermeture de la mine.

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