Question de Mme FRAYSSE-CAZALIS Jacqueline (Hauts-de-Seine - C) publiée le 31/08/1995

Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis fait part à M. le ministre de l'industrie de son opposition à la décision de fermeture de l'établissement ELECMA, division électronique de la SNECMA, situé à Suresnes. Cette entreprise implantée depuis 1945 à Suresnes, remplit, grâce à la compétence hautement technologique de ses salariés, une mission d'intérêt national. Sa fermeture aurait pour conséquence non seulement de priver notre industrie aéronautique de ce savoir-faire mais aussi de supprimer plusieurs centaines d'emplois dans le département des Hauts-de-Seine. En effet : 1o les effectifs d'ELECMA recouvrent des qualifications très poussées : les ingénieurs, techniciens, ouvriers, agents de maîtrise, techniciens d'ateliers, P 3 et employés qui les composent participent à la fabrication d'éléments de pointe des moteurs d'avion, destinés tant à l'aéronautique civile qu'à l'aéronautique militaire de défense nationale. C'est donc une expérience éprouvée et reconnue qui est ainsi remise en cause. Cela compromet gravement l'autorité technique de l'entreprise elle-même mais aussi celle de la France ; 2o le site que la direction de l'entreprise entend fermer serait transporté à Melun-Villaroche et serait donc inaccessible, sauf au prix d'un déplacement familial qu'on ne peut leur imposer, à ses actuels salariés. La mise en oeuvre de cette décision aggraverait donc encore la situation de l'emploi dans les Hauts-de-Seine et les départements limitrophes. La direction d'ELECMA a reconnu elle-même que la fermeture de cet établissement ne répond à aucune nécessité économique ; en revanche, son déménagement représenterait un coût considérable. Ces fonds pourraient être plus valablement consacrés à la recherche de nouveaux débouchés eux-mêmes créateurs d'emplois. C'est pourquoi elle lui demande de prendre toutes dispositions pour empêcher cette fermeture.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 10/10/1995

Réponse. - La SNECMA a annoncé son intention de regrouper, sur le seul site de Villaroche, les activités d'ELECMA, division spécialisée dans l'électronique, avec celles de la régulation. Ce regroupement fait partie d'un plan plus vaste de retour à l'équilibre de cette société, rendu nécessaire par la baisse du chiffre d'affaires : supérieur à 14 milliards de francs en 1991, il devrait s'établir en 1995 aux alentours de 9 milliards de francs pour les cinq prochaines années. La SNECMA, à l'instar de ses compétiteurs, se doit de réduire ses coûts d'au moins 15 p. 100. Pour ce faire, et afin de limiter au maximum les suppressions d'emplois, une série de mesures a été prise : réduction des frais généraux, amélioration de la gestion des stocks, optimisation des cycles de développement et enfin réorganisation de la production. Cette dernière action passe principalement par le regroupement d'activités, sans suppression d'emplois, qui vise à renforcer les synergies existantes et à réduire de façon significative les surfaces occupées. Le déplacement d'ELECMA de Suresnes vers Villaroche s'inscrit donc dans cette démarche, qui doit permettre de maintenir un maximum d'emplois en rationalisant l'outil de production. Naturellement, l'Etat en sa qualité d'autorité de tutelle veillera à la qualité de l'accompagnement économique et social de ces mesures.

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