Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 01/02/1996

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre de la culture sur la politique du livre. Il le remercie de lui préciser l'évolution réservée au projet de plan de relance pour l'exportation du livre français défendu par son prédécesseur et de lui indiquer la nature des mesures préconisées pour favoriser ces orientations.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 02/05/1996

Réponse. - Le plan d'action pour le livre et la lecture, présenté au conseil des ministres en octobre dernier, a prévu un renforcement de l'effort d'exportation du livre français. Les modes de soutien à la présence du livre français à l'étranger ont été dès cette année approfondis et diversifiés. La réorganisation des aides en faveur de l'exportation, engagée à la suite du rapport remis au ministre de la culture par le directeur du livre et de la lecture en mars 1994, est actuellement poursuivie afin de favoriser les opérations les plus directement opérationnelles. Il s'agit tout d'abord d'encourager les initiatives collectives d'éditeurs visant à créer des outils collectifs de diffusion du livre français à l'étranger, afin de pallier l'absence, dans de nombreuses maisons d'édition, de services de diffusion à l'export. Dans ce cadre, l'aide importante accordée à France-Edition a été reconduite ; cet organisme général de promotion de l'édition française à l'étranger s'est récemment réorganisé, afin de mieux appuyer un plus grand nombre d'adhérents et de faciliter leur diffusion commerciale. Par ailleurs, la constitution d'un réseau solide de librairies vendant des livres français à l'étranger, maillon indispensable de la " chaîne du livre " puisqu'il s'agit du stade ultime de la commercialisation, conduit les pouvoirs publics à subventionner ces librairies, en aidant au financement du stock de livres. De nouvelles aides visant des situations spécifiques (acquisition d'outils bibliographiques, dévaluation de la monnaie...) sont à l'étude. Le développement des partenariats avec les entreprises locales devient une modalité indispensable de la présence du livre fançais dans certains pays. Les avantages en sont multiples, du contrôle des tirages (lutte contre le piratage) à l'adaptation fine de l'offre à la demande locale, en terme de contenu comme en terme de prix. Les aides publiques consistent en subventions à l'investissement, dont le but est de diminuer le coût, et conséquemment le prix des ouvrages produits sur place. Ces aides sont accordées en fonction de la viabilité des projets et de priorités géographiques retenues par les pouvoirs publics (Liban, péninsule indochinoise, pays d'Europe centrale et orientale). L'insertion du don dans la chaîne du livre permet de renforcer la présence du livre français vers des publics dont la demande ne peut être satisfaite d'une autre manière. Les pouvoirs publics entendent soutenir les initiatives de dons de livres, notamment en ce qui concerne la rationalisation des procédures de don, comme la création de banques du livre (prenant en charge la collecte de livres neufs auprès des éditeurs, le tri, le stockage et le reconditionnement), ou bien l'insertion des flux d'ouvrages dans les groupages mis en place par la Centrale de l'édition. Enfin, le ministère de la culture soutient activement la traduction de livres français en langues étrangères. De son côté, le Centre national du livre apporte son concours notamment à la publication d'ouvrages scientifiques. Afin d'élargir la diffusion de ces derniers, les titres aidés par le CNL lors de leur publication originale bénéficient dorénavant de manière systématique de l'aide à la traduction, dès lors qu'un contrat avec un éditeur étranger a été passé. Ces mesures s'inscrivent dans la lignée des réflexions conduites en 1993 par le groupe de travail sur la présence du livre à l'étranger. Elles doivent contribuer à développer et à diversifier les modalités de cette présence.

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