Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 08/02/1996

M. Emmanuel Hamel appelle l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur le problème de l'illettrisme et ses conséquences sociales, notamment dans le domaine de l'emploi. Il lui rappelle que l'illettrisme concerne, selon le Groupement permanent de l'illettrisme (GPLI) 20 p. 100 de notre population (source : Le Figaro du 4 octobre 1995). Les personnes concernées ont, soit désappris à lire, soit ne maîtrisent pas ou peu ou mal la lecture et donc n'acquièrent pas les connaissances de bases nécessaires à la réussite de la vie en société, dont elles se sentent exclues, en même temps qu'elles sont, du fait de leur illettrisme, très handicapées dans la recherche d'un emploi. C'est pourquoi il lui demande quelles vont être les actions de son ministère, en liaison avec celui de l'éducation nationale, pour lutter, en liaison avec les organismes sociaux, contre l'illettrisme.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 05/12/1996

Réponse. - M. Emmanuel Hamel, tout en attirant l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur le problème de l'illettrisme et sur ses conséquences sociales, notamment dans le domaine de l'emploi, lui demande les actions que son ministère conduit, en liaison avec celui de l'éducation nationale, pour lutter contre l'illettrisme. Si l'illettrisme a été reconnu officiellement en France en 1984, sa communication conjointe avec M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, à l'occasion du conseil des ministres du 28 août 1996, a permis d'engager une nouvelle étape dans la prise en compte de ce phénomène qui représente un facteur d'exclusion important. Dès l'origine, pour adapter les réponses à la complexité des questions d'illettrisme, l'animation et la coordination de la politique nationale de lutte contre l'illettrisme ont été confiées à une mission interministérielle, le groupe permanent de lutte contre l'illettrisme, placé auprès du ministre du travail et des affaires sociales. Son comité d'orientation, présidé par M. Pierre Lequiller, député des Yvelines, rassemble des représentants du monde institutionnel et du secteur associatif. Dans le cadre d'un statut juridique et administratif renforcé, ces instances seront dotées d'une reconnaissance plus forte et complétées par l'officialisation d'un comité scientifique. En matière de lutte contre l'illettrisme, deux objectifs sont poursuivis : prévenir les situations d'illettrisme dès le plus jeune âge en lien avec l'environnement familial, social et culturel : c'est l'action de l'ensemble du système éducatif qui est mobilisé pour favoriser l'apprentissage de la langue orale dès la maternelle et promouvoir l'aide à la lecture tout le long de la scolarité. Parallèlement, la formation des maîtres et des professeurs fait l'objet d'une attention particulière. Une action de sensibilisation des familles à l'importance de l'école et à son fonctionnement est également conduite ; remettre en route et accompagner les jeunes sortis du système scolaire sans qualification et les adultes, c'est l'objectif de l'effort interministériel, qui porte sur le développement des capacités de repérage des difficultés des publics et d'information - avec notamment le support du téléphone " illettrisme et solidarité : 01-44-93-44-69 " - et la mobilisation accrue des budgets de formation professionnelle. La préparation du rendez-vous citoyen offre un cadre privilégié pour améliorer les dispositifs aujourd'hui utilisés. En lien avec ses partenaires institutionnels, privés et associatifs, le GPLI articule ainsi son activité autour de quatre axes de travail : mieux connaître les situations d'illettrisme ; proposer des réponses en termes de formation et d'accompagnement social et culturel en direction des publics en difficulté, apporter conseils et appuis aux décideurs et aux engagés dans la lutte contre l'illettrisme et sensibiliser un large public aux réalités et aux enjeux de la lutte contre l'illettrisme. Il s'appuie depuis 1986 sur un réseau de correspondants régionaux et départementaux, nommés par les préfets dans les services déconcentrés de l'Etat. En fonction des contextes et des besoins locaux, ceux-ci ont pour mission de mettre en place des programmes régionaux et départementaux de lutte contre l'illettrisme en lien avec les services de l'Etat, les collectivités territoriales, les fédérations ou mouvements associatifs. A leur côté, des lieux ressources illettrisme ont été progressivement développés dans les régions de France métropolitaine et dans les départements et territoires d'outre-mer. Au nombre de onze en 1990, ils sont aujourd'hui quarante-cinq. Ils proposent conseils et appuis techniques et pédagogiques aux différents décideurs et intervenants engagés dans la lutte contre l'illettrisme. Au niveau national, le secrétariat général impulse et coordonne ces efforts, notamment à la faveur d'un programme national d'appui et de programmes interministériels ciblés sur des situations particulières (défense, justice). D'ores et déjà des résultats peuvent être évoqués : ouverture progressive des dispositifs de l'emploi et de la formation professionnelle à la lutte contre l'illettrisme. La prise en compte de l'illettrisme par les collectivités territoriales à l'échelon régional, département et local se développe. De même des actions très prometteuses sont conduites avec l'ANPE et l'UNEDIC ; reconnaissance de l'illettrisme comme priorité nationale : la lutte contre l'illettrisme est inscrite dans le cadre de la future loi de cohésion sociale (lutte contre l'exclusion) ; son insertion dans les programmes départementaux devrait représenter un atout important ; amélioration de la connaissance des situations d'illettrisme. En 1996, un programme de recherche a été développé, comportant : un état des lieux de la recherche, la publication d'un répertoire des équipes de recherche, la sélection de neuf travaux de recherche témoigne d'une dimension pluridisciplinaire, comme l'organisation d'une université d'été à Lyon en juillet 1996 ; développement d'une réponse de formation de base souple, adaptée et individualisée pour les publics en situation d'illettrisme dans leur diversité : les ateliers de formation ou de base, ou ateliers permanents de lutte contre l'illettrisme, qui s'inscrivent dans des collaborations étroites avec l'environnement ; structuration progressive du réseau de lutte contre l'illettrisme dans chaque région autour des correspondants locaux et des responsables des collectivités territoriales ; renforcement de la qualification des intervenants : à travers l'action des centres ressources et les collaborations établies avec les universités ; par ailleurs, d'autres professionnels sont engagés dans des actions de formation ou de sensibilisation : chefs de projet " ville ", travailleurs sociaux, orthophonistes, enseignants, personnels des agences locales pour l'emploi et des ASSEDIC... La formation des intervenants bénévoles, très nombreux dans ce domaine et dont l'action s'inscrit en complémentarité de l'intervention de professionnels salariés, représente une préoccupation constante des programmes régionaux et se renforce notamment avec le concours de la CNAF et de fondations ; mobilisation du système éducatif sur la prévention de l'illettrisme : l'accent est mis sur la nécessité des relations " parents-enfants-école " ; l'opération développée avec l'ONISEP, " l'école au coeur de la vie " en est une illustration ; sensibilisation accrue des opinions publiques sur l'illettrisme : grand public, publics en situation d'illettrisme, élus, chefs d'entreprise, intervenants des secteurs éducatif, professionnel, socioculturel, équipes de recherche... : implication de plus en plus forte des médias sur cette question. Dans le prolongement de l'année internationale de l'alphabétisation, en 1990, une campagne nationale de sensibilisation sur l'illettrisme a été lancée en 1993 au plus proche du terrain. La journée internationale de l'alphabétisation est annuellement l'occasion ; développés dans les régions de France métropolitaine et dans les départements et territoires d'outre-mer. Au nombre de onze en 1990, ils sont aujourd'hui quarante-cinq. Ils proposent conseils et appuis techniques et pédagogiques aux différents décideurs et intervenants engagés dans la lutte contre l'illettrisme. Au niveau national, le secrétariat général impulse et coordonne ces efforts, notamment à la faveur d'un programme national d'appui et de programmes interministériels ciblés sur des situations particulières (défense, justice). D'ores et déjà des résultats peuvent être évoqués : ouverture progressive des dispositifs de l'emploi et de la formation professionnelle à la lutte contre l'illettrisme. La prise en compte de l'illettrisme par les collectivités territoriales à l'échelon régional, département et local se développe. De même des actions très prometteuses sont conduites avec l'ANPE et l'UNEDIC ; reconnaissance de l'illettrisme comme priorité nationale : la lutte contre l'illettrisme est inscrite dans le cadre de la future loi de cohésion sociale (lutte contre l'exclusion) ; son insertion dans les programmes départementaux devrait représenter un atout important ; amélioration de la connaissance des situations d'illettrisme. En 1996, un programme de recherche a été développé, comportant : un état des lieux de la recherche, la publication d'un répertoire des équipes de recherche, la sélection de neuf travaux de recherche témoigne d'une dimension pluridisciplinaire, comme l'organisation d'une université d'été à Lyon en juillet 1996 ; développement d'une réponse de formation de base souple, adaptée et individualisée pour les publics en situation d'illettrisme dans leur diversité : les ateliers de formation ou de base, ou ateliers permanents de lutte contre l'illettrisme, qui s'inscrivent dans des collaborations étroites avec l'environnement ; structuration progressive du réseau de lutte contre l'illettrisme dans chaque région autour des correspondants locaux et des responsables des collectivités territoriales ; renforcement de la qualification des intervenants : à travers l'action des centres ressources et les collaborations établies avec les universités ; par ailleurs, d'autres professionnels sont engagés dans des actions de formation ou de sensibilisation : chefs de projet " ville ", travailleurs sociaux, orthophonistes, enseignants, personnels des agences locales pour l'emploi et des ASSEDIC... La formation des intervenants bénévoles, très nombreux dans ce domaine et dont l'action s'inscrit en complémentarité de l'intervention de professionnels salariés, représente une préoccupation constante des programmes régionaux et se renforce notamment avec le concours de la CNAF et de fondations ; mobilisation du système éducatif sur la prévention de l'illettrisme : l'accent est mis sur la nécessité des relations " parents-enfants-école " ; l'opération développée avec l'ONISEP, " l'école au coeur de la vie " en est une illustration ; sensibilisation accrue des opinions publiques sur l'illettrisme : grand public, publics en situation d'illettrisme, élus, chefs d'entreprise, intervenants des secteurs éducatif, professionnel, socioculturel, équipes de recherche... : implication de plus en plus forte des médias sur cette question. Dans le prolongement de l'année internationale de l'alphabétisation, en 1990, une campagne nationale de sensibilisation sur l'illettrisme a été lancée en 1993 au plus proche du terrain. La journée internationale de l'alphabétisation est annuellement l'occasion d'actions particulières, cette année l'ouverture d'un service téléphonique le 8 septembre 1996. Dans les prochains mois, complétant le bilan national disponible,un état des lieux des programmes régionaux de lutte contrel'illettrisme permettra de disposer d'éléments de suivi des efforts engagés. ; d'actions particulières, cette année l'ouverture d'un service téléphonique le 8 septembre 1996. Dans les prochains mois, complétant le bilan national disponible,un état des lieux des programmes régionaux de lutte contrel'illettrisme permettra de disposer d'éléments de suivi des efforts engagés.

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