Question de M. BAYLET Jean-Michel (Tarn-et-Garonne - RDSE) publiée le 04/07/1996

M. Jean-Michel Baylet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation des jeunes doctorants. Bien qu'ils reçoivent une formation longue et de qualité, les jeunes docteurs éprouvent de grandes difficultés sur le marché de l'emploi. Le secteur privé français, qui investit peu dans les activités de recherche, n'offre pas suffisamment d'emplois pour ces jeunes diplômés. Parallèlement, l'université ne constitue plus un débouché traditionnel car elle connaît depuis quelques années une réduction du nombre de postes d'enseignants-chercheurs. Quant au recrutement des organismes de recherche publique, il est également de plus en plus faible. Dans un contexte internationale de compétition croissante, il est essentiel de conserver une recherche très active. En conséquence, il lui demande ce qu'il envisage afin d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les jeunes chercheurs.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 21/11/1996

Réponse. - Les capacités de recrutement des établissements de recherche et des établissements d'enseignement demeurent relativement importantes, tant en raison du renouvellement des effectifs que des créations d'emplois. Il est toutefois incontestable que les difficultés d'insertion professionnelle auxquelles se heurtent les jeunes docteurs se sont accrues. Les causes spécifiques de ces difficultés résident dans l'augmentation rapide du nombre des docteurs (en cinq ans, de 1989 à 1994, le nombre de soutenances de thèse a progressé de 70 %), à un moment où le ralentissement de la croissance économique et l'évolution du marché de l'emploi rétrécissaient les perspectives de débouchés. Seule une partie des docteurs est appelée à faire carrière dans la recherche publique ou dans l'enseignement supérieur. En nombre croissant, les jeunes docteurs devront s'insérer dans les entreprises. Il est normal et hautement souhaitable que leurs compétences irriguent davantage tous les secteurs d'activité et que leurs aptitudes bénéficient à la collectivité dans tous les domaines. Dans cette perspective et pour la part qui lui incombe, le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche met en oeuvre diverses actions : en amont, par l'ajustement des flux et par des efforts d'information et de sensibilisation des étudiants préparant une thèse ; plus en aval, en incitant les chefs d'entreprises et les échelons régionaux et locaux des pouvoirs publics à mieux utiliser le potentiel de compétence que représentent les jeunes diplômés formés par la recherche. L'action du ministère vise à une meilleure orientation, le plus en amont possible, et à un rééquilibrage des aides en faveur des disciplines et des secteurs les plus porteurs. Le nombre des conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE) a été augmenté. En ce qui concerne les allocations de recherche, la répartition des contingents réservés aux différents groupes de disciplines évolue dans le cadre d'un schéma pluriannuel qui prévoit la réduction progressive de la part des disciplines où s'accumulent le plus de difficultés d'insertion. Les ajustements ne s'arrêtent pas au niveau de ce cadrage global. Au niveau le plus fin, celui des spécialités et des formations doctorales, l'attention la plus grande est accordée aux besoins de jouvence et aux difficultés d'insertion propres à chaque entité. En ce qui concerne l'information et la sensibilisation des doctorants, diverses actions sont menées et seront développées : le rapport annuel sur les études doctorales, déjà largement diffusé, sera prochainement accessible sur le réseau informatique Internet ; le soutien à l'Association Bernard-Grégory, dont la mission est précisément d'informer les jeunes docteurs et de favoriser leur insertion professionnelle, sera renforcé ; des séminaires de sensibilisation aux possibilités d'emploi dans les entreprises se multiplieront. Sous l'appellation de " Doctoriales ", ces séminaires, destinés aux étudiants commençant à préparer une thèse, offriront une ouverture sur le monde de l'entreprise. Le ministère lancera prochainement un appel à propositions dans le but d'aider les responsables des écoles doctorales à prendre l'initiative d'organiser ce type de séminaires. Plus en aval, il convient de s'assurer que les jeunes docteurs trouveront un emploi satisfaisant, étant entendu que, dans la majeure partie des cas, cet emploi ne correspondra pas à une activité de recherche stricto sensu. Dans ce but, le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche s'efforce de convaincre les chefs d'entreprises et les responsables politiques régionaux de l'opportunité d'une démarche volontariste en faveur des jeunes docteurs. En liaison avec le ministre chargé de l'emploi et de la formation professionnelle, des formules d'incitation au recrutement de personnels de niveau postdoctoral seront prochainement expérimentées. ; supérieur et de la recherche s'efforce de convaincre les chefs d'entreprises et les responsables politiques régionaux de l'opportunité d'une démarche volontariste en faveur des jeunes docteurs. En liaison avec le ministre chargé de l'emploi et de la formation professionnelle, des formules d'incitation au recrutement de personnels de niveau postdoctoral seront prochainement expérimentées.

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