Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 31/10/1996

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale sur l'accroissement du nombre de personnes atteintes du sida dans les départements d'outre-mer. Elle lui demande de lui confirmer le nombre de cas recensés par département au 31 décembre 1995 qui s'élèverait à 1657, soit 4 % du total des cas enregistrés en France. Elle lui demande de lui communiquer également le nombre de cas enregistrés dans le premier semestre de l'année 1996. Elle lui demande quelles mesures il envisage pour apporter une réponse aux spécificités d'une épidémie de fait, justifiant une action menée en matière de renforcement des équipes de soins, d'adaptation des campagnes de prévention et de meilleure prise en compte de la dimension sociale de cette maladie.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 16/01/1997

Réponse. - Le nombre de cas de sida cumulés depuis le début de l'épidémie, domiciliés dans les départements d'outre-mer et déclarés jusqu'au 31 décembre 1995, était effectivement de 1 657 cas répartis de la manière suivante : 657 cas domiciliés en Guadeloupe, 513 en Guyane, 351 en Martinique, 136 à la Réunion. Au cours du premier semestre 1996, 146 cas domiciliés dans les départements d'outre-mer, ont été enregistrés au réseau national de la santé publique et se répartissent comme suit : 50 cas domiciliés en Guyane, 45 en Guadeloupe, 32 en Martinique, 19 à la Réunion. Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués continue à augmenter et le taux de cas de sida par million d'habitants, domiciliés dans les départements d'outre-mer, est de 1 228 cas par millions d'habitants, les plus forts taux étant ceux de la région Ile-de-France (1 851 cas par million d'habitants) et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (1 330 cas par million d'habitants). Une mission du réseau national de santé publique sur l'évaluation et l'adaptation de la surveillance de l'infection à VIH en Antilles-Guyane est prévue au début de l'année 1997. En complément des données épidémiologiques, l'enquête sur l'analyse des comportements sexuels aux Antilles-Guyane menée par l'Agence nationale de recherches sur le sida, en 1995, a révélé la prédominance de la transmission hétérosexuelle du virus, un faible usage de la protection chez les personnes ayant des comportements à risque et une insuffisance dramatique de la tolérance vis-à-vis des personnes atteintes par le VIH. Ainsi, les campagnes de communication (radio et télévision), s'efforçant d'adapter les messages aux perceptions culturelles, sont orientées afin de renforcer l'information sur les modes de transmission, d'empêcher l'exclusion due au phénomène d'intolérance observé, de favoriser des comportements de solidarité et de soutien. Les quatres départements d'outre-mer se sont organisés en comités locaux réunissant l'ensemble des partenaires institutionnels et associatifs afin de définir et mettre en oeuvre leurs stratégies concertées de lutte contre le sida à long terme. Elles se traduisent pas des actions de prévention (information tout public et en milieu scolaire, amélioration de l'accessibilité aux préservatifs, lieux d'accueil pour usagers de drogue, etc.), des actions de formation des professionnels sanitaires et sociaux, des actions de prise en charge extra-hospitalière (aide à domicile, hébergement, réseau ville-hôpital, etc.). Les crédits alloués aux directions départementales des affaires sanitaires et sociales, en matière de prévention et de prise en chage extra-hospitalière, sont de 17 111 614 francs répartis comme suit : 3 545 549 francs à la Guadeloupe, 5 595 959 francs à la Martinique, 4 295 904 francs en Guyane, 3 674 202 francs à la Réunion. Ils sont en nette progression par rapport à l'année 1995 : 36,5 % d'augmentation globale, plus 37,7 % en Guadeloupe
, plus 35,6 % en Martinique, plus 59,6 % en Guyane, plus 17,1 % à la Réunion. La mise en oeuvre de la politique de lutte contre le sida a été déconcentrée en 1996. Les demandes de crédits nouveaux émanant des préfets des départements d'outre-mer pour 1997, étant donné la situation des départements Antilles-Guyane notamment de ce dernier et de la Guadeloupe, feront l'objet d'un examen particulièrement attentif. S'agissant des crédits hospitaliers, les quatre départements ont reçu en 1996 un montant de 77 950 000 francs. Entre 1989 et 1995, 65,5 emplois non médicaux ont été créés, six postes de praticiens hospitaliers et cinquante-quatre équivalents temps plein de médecins. Les dotations budgétaires en 1996 ont pris en compte la mise en place des tests de charge virale et les prescriptions d'associations antirétroviraux dont les antiprotéases. ; hospitaliers et cinquante-quatre équivalents temps plein de médecins. Les dotations budgétaires en 1996 ont pris en compte la mise en place des tests de charge virale et les prescriptions d'associations antirétroviraux dont les antiprotéases.

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