Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/09/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la proposition faite dans le rapport de la commission de réflexion sur la justice remis à M. le Président de la République au mois de juillet dernier, page 63, dernier alinéa, qu'un avocat " doit pouvoir intervenir dès la première heure de garde à vue. Il sera, comme actuellement, " informé de la nature de l'infraction recherchée " sans avoir accès à la procédure ". Il lui demande quelle a été sa réaction face à cette proposition et si elle envisage d'y donner suite.

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Réponse du ministère : Justice publiée le 22/01/1998

Réponse. - Le garde des sceaux, ministre de la justice, rappelle à l'honorable parlementaire que la commission présidée par le premier président de la Cour de cassation et installée le 21 janvier 1997 a reçu directement du Président de la République une mission de réflexion et de proposition sur la justice, qui s'articulait autour de deux sujets majeurs : d'une part, la question des moyens pouvant assurer un meilleur respect de la présomption d'innocence ; d'autre part, la question de l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir politique. Les conclusions du rapport de la commission ont été portées à la connaissance du ministère de la justice en juillet 1997. S'inspirant de ces conclusions, le garde des sceaux a présenté devant le conseil des ministres du 29 octobre dernier les orientations générales d'une réforme profonde de la justice qui vise à restaurer la confiance des citoyens dans l'institution judiciaire. Cet objectif nécessite un meilleur respect du principe de la présomption d'innocence. Il est ainsi proposé que les personnes mises en cause puissent demander l'intervention d'un avocat dès la première heure de garde à vue, sauf pour certaines catégories d'infractions comme le terrorisme, le trafic de stupéfiants et toutes les formes de criminalité organisée. Cette mesure permettra d'assurer un juste équilibre entre le respect des droits de la défense et l'efficacité de l'enquête.

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