Question de Mme BRISEPIERRE Paulette (Français établis hors de France - RPR) publiée le 16/10/1997

Mme Paulette Brisepierre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les problèmes de sécurité des communautés françaises à l'étranger et plus particulièrement en Afrique. La crise congolaise du 8 juin dernier a mis en évidence la nécessité de la mise en place de procédures d'urgence d'évacuation de la communauté française dans le cas de crise grave. Si la prise en charge des réfugiés par la cellule de crise installée par le Quai d'Orsay, a été saluée par tous, pour sa parfaite organisation et son efficacité, les modalités de déclenchement de l'évacuation et sa réalisation ont fait ressortir avec acuité l'exigence de plans rigoureux pour la sauvegarde de nos compatriotes. La remise en cause de certaines bases militaires françaises sur le continent africain risque, de compromettre gravement l'exécution des procédures d'urgence, alors que les militaires français venant de Bangui, base destinée, en principe, à disparaître, ont permis d'évacuer plus de 2 000 Français et étrangers, dans des conditions exemplaires en évitant tout incident avec les troupes locales, grâce à leur professionnalisme et leur efficacité. Elle lui demande donc, quelles sont les mesures prévues pour la mise en place de procédures efficaces pour l'évacuation de ressortissants français en cas de crise grave et plus particulièrement dans l'éventualité d'un redéploiement de nos troupes. Quelles sont les consignes données aux personnels diplomatiques pour l'appréciation des situations et le déclenchement des opérations ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 25/12/1997

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, j'ai fait de la sécurité des communautés françaises la première priorité de l'action que j'entends mener pour nos compatriotes de l'étranger. Les événements de cette année dans l'ex-Zaïre puis au Congo-Brazzaville et au Cambodge, plus récemment les troubles de Pointe-Noire nous rappellent que la sécurité doit être une préoccupation constante de nos postes. Dans mon discours d'ouverture du CSFE, j'ai rappelé les principales orientations de notre action en la matière et, à l'occasion de la conférence annuelle des ambassadeurs en septembre, j'ai rappelé à nos chefs de mission quelles étaient leurs responsabilités : mise à jour régulière des plans de sécurité, mise au point de procédures d'information de nos compatriotes, des consignes à leur donner en cas d'alerte, de regroupement et, le cas échéant, d'évacuation. Un audit sur la sécurité des communautés françaises dans les pays d'Afrique a été effectué pour répertorier les points faibles de notre dispositif et évaluer les besoins et les moyens à mettre en oeuvre pour compléter celui-ci. A cet effet, une cellule de veille sur la sécurité des communautés françaises à l'étranger a été mise en place à la direction des Français à l'étranger et des étrangers en France (sous-direction des personnes) afin de suivre en permanence ces questions et un plan de renouvellement des équipements des postes est d'ores et déjà en cours d'exécution. La dotation budgétaire a été abondée en conséquence et j'entends que cet effort se poursuive. L'évacuation de nos ressortissants est la mesure ultime, qu'il s'agisse d'opérations d'évacuation en masse comme ce fut le cas à Brazzaville ou d'opérations ponctuelles d'exfiltration telles que celles menées à N'Kayi et Dolisie lors des événements d'octobre 1997. Le concours prompt et efficace de nos militaires a été reconnu par tous et je tiens à leur rendre hommage. L'évolution de notre dispositif militaire en Afrique ne remettra pas en cause ses capacités opérationnelles. Ses moyens en termes de mobilité et de projection seront d'ailleurs renforcés. La disponibilité de nos troupes doit en être accrue notamment lorsqu'il s'agit d'intervenir au profit des communautés françaises lorsque celles-ci sont menacées.

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