Question de M. RICHERT Philippe (Bas-Rhin - UC) publiée le 22/01/1998

M. Philippe Richert attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la position de la France face à la situation en Algérie. Les atrocités perpétrées contre les populations civiles atteignent des sommets de violence inadmissibles. Face à l'aggravation des massacres et à leur systématisation, la communauté internationale tente de réagir et propose diverses mesures : médiation de l'Organisation des Nations unies (ONU), saisine du Conseil de sécurité de l'ONU. Certaines organisations non gouvernementales suggèrent la mise en place d'une enquête internationale. Certes, Alger a accepté l'envoi de hauts diplomates européens pour examiner " la manière d'aider et de mettre un terme à la violence ". La France y est partie prenante et nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais n'est-il tout de même pas permis de s'interroger sur l'adéquation d'une telle disposition ? Est-elle suffisante ? Aussi, il souhaiterait savoir quelle va être, dans les semaines à venir, la position défendue par le Gouvernement face à cette situation inextricable.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 09/04/1998

Réponse. - Face au drame qui meurtrit aujourd'hui l'Algérie, le Gouvernement français a pour premier souci d'agir utilement. Avec ses principaux partenaires de la communauté internationale, il entend, sans volonté d'ingérence, appuyer les efforts entrepris par les Algériens pour favoriser l'apaisement et la réconciliation dans leur pays. Le Gouvernement français souhaite, en particulier, encourager les autorités algériennes à poursuivre le projet de réforme et d'ouverture qu'elles ont engagé. A cette fin, il s'emploie à approfondir, au plan bilatéral comme dans le cadre de l'Union européenne, le dialogue avec Alger. La visite de la troïka européenne à Alger, les 19 et 20 janvier dernier, a constitué une première étape sur cette voie. Elle a permis, en effet, de mieux comprendre la situation en Algérie et la démarche du Gouvernement algérien. Le déplacement de la délégation du Parlement européen à Alger du 8 12 février, puis les visites de responsables politiques européens et français, ont été l'occasion d'élargir et d'enrichir ce dialogue. Afin de favoriser la poursuite des réformes en algérie, les autorités françaises souhaitent continuer à développer leur dialogue avec Alger. Elles ont invité, à cet effet, le ministre algérien des affaires étrangères à se rendre prochainement en France. Elles soutiennent également les initiatives de la présidence britannique visant au renforcement des relations entre l'Union européenne et l'Algérie. Le Gouvernement encourage enfin les autorités algériennes à développer leurs contacts avec les Nations unies. Comme l'a proposé l'Union européenne, il souhaite notamment que les rapporteurs spéciaux de la commission des droits de l'homme puissent être prochainement reçus en Algérie.

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