Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/02/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la grave information parue à la page 19 du quotidien Le Figaro du 9 février dernier sous le titre " Infection : les dangers de l'hôpital " selon laquelle " les bébés sont particulièrement menacés par les germes qui traînent trop souvent dans les services de néonatalogie... Premier accusé : le laisser-aller. Trop de soignants négligent les règles de base de l'hygiène. Ils ont parfois des raisons pour cela (manque de temps, de moyens). Mais les infections, parfois sévères, acquises à l'hôpital par la femme enceinte et le nouveau-né représentent désormais un important problème de santé publique. " Il lui demande quelle est sa réaction face à cette information et s'il envisage de prendre des mesures pour, comme le préconise un professeur de médecine de la clinique universitaire de gynécologie-obstétrique de la maternité régionale de Nancy dans l'article précité, inciter " les équipes médicales à mener leur "révolution culturelle" pour prendre pleinement conscience de ce "fléau encore sous-estimé en obstétrique" et modifier certaines pratiques ".

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Réponse du ministère : Santé publiée le 23/07/1998

Réponse. - L'article paru dans le Figaro le 9 février dernier auquel fait référence l'honorable parlementaire fait suite à une journée d'information sur les infections nosocomiales en pédiatrie, qui s'est tenue sous le patronage du ministère de la santé. Selon l'enquête nationale de prévalence conduite en 1996, la prévalence des infections nosocomiales était, en moyenne, de 3,8 pour 100 enfants hospitalisés ; les taux les plus élevés étaient observés en réanimation infantile et néonatale. Cette situation est à relier, ainsi que l'indique l'article du Figaro, à la prise en charge d'enfants très fragiles (prématurés de moins de 7 mois de gestation, de poids inférieur à 1 000 grammes). Les taux d'infections nosocomiales en pédiatrie restent toutefois nettement inférieur à ceux observés dans la population adulte (7,6 % sur l'ensemble de la population adulte et 30 % en réanimation). L'amélioration de cette situation passe par la formation du personnel, la meilleure connaissance des spécificités des infections nosocomiales pédiatriques, la mise en uvre de techniques de prévention adaptées. La tenue de journées d'études telle celle évoquée par l'article du Figaro contribue à sensibiliser et à informer les professionnels de la santé. D'une manière générale, l'action du ministère de la santé s'inscrit dans ce cadre avec le renforcement de la formation initiale et continue en hygiène des personnels de santé, la promotion des études de surveillance des infections nosocomiales, la diffusion de recommandations de bonnes pratiques d'hygiène. Ainsi, seront prochainement publiés et diffusés par le ministère trois guides de recommandations d'hygiène. De plus, les centres interrégionaux de la lutte contre les infections nosocomiales, qui sont les structures qui animent et coordonnent les actions menées dans ce domaine, ont mis en place des groupes de travail chargés d'élaborer et de diffuser des recommandations spécifiques à la pédiatrie et la néonatologie. Par ailleurs, dans le cadre de la procédure d'accréditation, dont l'objectif est de promouvoir l'amélioration de la qualité des soins, le référentiel utilisé comportera de nombreux critères relatifs à l'hygiène et à la lutte contre les infections acquises à l'hôpital. Ainsi, l'ensemble des actions menées pour le ministère de la santé vise à sensibiliser l'ensemble des personnels de santé à la maîtrise du risque infectieux nosocomial.

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