Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 12/03/1998

M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés des éleveurs d'ovins, particulièrement en Limousin. En effet, depuis la mi-janvier, le marché de la viande ovine connaît une dégradation préoccupante, en raison d'un afflux anormalement élevé d'agneaux engraissés tardivement au Royaume-Uni et en Irlande. Si cette chute devait perdurer, elle affecterait la production traditionnelle d'agneaux de printemps, le revenu des éleveurs et toute la filière ovine. Ainsi, il lui demande si cette chute des cours est conjoncturelle ou structurelle, et si des mesures de soutien sont envisagées.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 21/05/1998

Réponse. - Une dégradation brutale et importante a affecté les cours de la viande ovine depuis la fin du mois de janvier. Cet effondrement des cours a trouvé principalement son origine dans l'arrivée massive sur le marché français d'agneaux britanniques âgés et alourdis, reportés de façon spéculative de 1997 sur 1998. Ces flux anormaux ont été rendus plus perturbants encore en raison de l'accélération des abattages qu'imposent les nouvelles contraintes sanitaires sur les animaux de plus de douze mois. A ce phénomène conjoncturel s'ajoute la progression sensible des importations de viandes fraîches et réfrigérées en provenance de Nouvelle-Zélande, à des prix très compétitifs. Le 6 mars dernier, à la demande expresse de la France, un Comité de gestion extraordinaire s'est réuni à Bruxelles pour remédier très rapidement à cette situation menaçante pour notre production traditionnelle d'agneaux de printemps. Le comité de gestion a voté l'ouverture d'un stockage privé de 150 000 têtes au Royaume-Uni et en Irlande. Ciblée sur les agneaux âgés, cette mesure vise à soulager le marché des agneaux qui l'encombrent et pèsent sur les cours. Les opérateurs ont promptement réagi à cette mesure et les prix ont commencé à se ressaisir à l'approche des fêtes de Pâques où est valorisé l'essentiel de la production nationale. S'agissant des importations de viande d'agneau en provenance de Nouvelle-Zélande, la France a demandé que ce sujet soit porté à l'ordre du jour du Conseil des ministres de l'agriculture européens des 16 et 17 mars derniers afin d'alerter la Commission et les autres Etats membres sur ce problème grandissant. Dénonçant la menace que ces importations font peser sur nos marchés, la France a demandé que l'Union européenne se dote sans plus tarder des instruments de gestion nécessaires pour réguler le rythme et la portée de ces importations.

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