Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 16/04/1998

M. Louis Souvet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur le procédé de conversion du gaz naturel en carburant liquide. Cette synthèse Fischer Tropsch peut connaître de multiples applications notamment dans le secteur des transports compte tenu de l'absence de composés aromatiques, d'oléfine, de souffre et déboucher à terme sur une complémentarité entre pétrole et gaz. Il demande si des mesures incitatives vont être prises rapidement dans ce domaine.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 04/06/1998

Réponse. - On constate en effet un regain d'intérêt pour le procédé Fischer-Tropsch qui permet la conversion du gaz naturel en hydrocarbures liquides. Cela tient aux améliorations apportées dans les performances du procédé et à la haute valeur ajoutée des produits synthétisés, exempts d'aromatiques, d'oléfines et de composés soufrés. L'accroissement des réserves prouvées de gaz naturel dans le monde, sensiblement plus rapide que celui du marché gazier, est aussi un élément favorable à la recherche de nouveaux débouchés pour le gaz naturel. Il faut rappeler tout d'abord que le procédé, dans son état de développement actuel, est au tout début de la phase industrielle et que les unités en cours de fonctionnement ont plus pour objectif d'évaluer sa faisabilité technico-économique que d'amener sur le marché des produits qui viendraient en concurrence de ceux issus du raffinage. L'émergence du procédé à un stade réellement industriel ne peut être envisagée au mieux que dans quelques années, et cela dans la mesure où les conditions économiques ou les réglementations locales seront favorables. Il est vraisemblable d'ailleurs que celui-ci trouvera sa plus large application dans la valorisation de réserves de gaz éloignées des zones de consommation. En ce sens, les projets de conversion devraient être un des moyens permettant d'éviter le brûlage à la torche du gaz produit lors de l'exploitation des gisements de pétrole. Pour ce qui concerne la France, l'essentiel de la production de gaz naturel provient des gisements de Lacq et Meillon. Cette production assure, pour partie, l'approvisionnement en gaz de la région du Sud-Ouest. L'utilisation sur le territoire national du procédé de conversion chimique du gaz naturel ne paraît donc pas envisageable, à échéance courte ou moyenne. Il n'en demeure pas moins que les pouvoirs publics sont très attentifs à ce que l'industrie française ne soit pas absente de la compétition qui s'annonce et dont les effets pourraient à terme modifier la scène énergétique mondiale. Les pétroliers français, Elf et Total, ont d'ailleurs montré leur très fort intérêt pour le sujet et l'Institut du pétrole (IFP) participe quant à lui à un pilote de démonstration dans le cadre d'un projet européen. Le secrétariat d'Etat à l'industrie apporte sa contribution à l'effort national à travers le soutien financier de travaux de recherche et développement menés par l'industrie pétrolière et parapétrolière française. Il s'attachera à faire émerger dans les années à venir des projets à même de mettre en place, si les technologies le permettent, une filière industrielle conforme à la tradition technologique française.

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