Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 14/05/1998

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les arrestations et disparitions de journalistes qui ont lieu en ce moment au Niger. C'est notamment le cas du directeur du journal nigérien Alternative qui après avoir été arrêté le 3 octobre 1997 puis relâché après plusieurs mois d'emprisonnement est à nouveau inquiété. Il a été arrêté à nouveau le 5 mai 1998 alors qu'il finissait de lire une déclaration d'un collectif de journalistes sur la radio, molesté en public et embarqué vers une destination inconnue. Pour toutes ces raisons elle lui demande ce qu'il compte entreprendre afin que le gouvernement français exprime son inquiétude quant au sort de ces journalistes de ce pays.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 09/07/1998

Réponse. - Le gouvernement français a relevé, avec inquiétude, à l'instar de l'honorable parlementaire que plusieurs arrestations de journalistes nigériens et la fermeture de stations de radios privées étaient intervenues au cours de ces dernières semaines. Cet état de fait trouve son origine pour partie dans la loi sur la presse de juin dernier, texte très restrictif qui a suscité des réactions de désapprobation, notamment à l'étranger. Tout en ayant à l'esprit le devoir de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, la France a marqué lors des entretiens bilatéraux fréquents entre dirigeants français et nigériens son inquiétude à l'égard de l'application pour le moins sévère de cette loi et les tracasseries diverses dont feraient l'objet certains journalistes et directeurs de publication. Le directeur du journal Alternatives, dont le cas est évoqué par l'honorable parlementaire, a été libéré après quelques jours d'incarcération. Il en est de même de M. Keita Souleymane, journaliste de la BBC. Pour sa part, Radio Anfani a pu reprendre ses émissions. En tout état de cause, le Gouvernement français continuera de suivre avec vigilance cette question qui revêt une importance particulière. Au-delà de cette affaire, la France, conformément à une politique constante, tiendra aux autorités nigériennes le langage de la franchise en matière des droits de l'homme et notamment en faveur de la liberté d'expression.

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