Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 27/08/1998

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la situation sanitaire des populations kossovars réfugiées en Albanie, en Macédoine et au Monténégro. En effet, depuis le 26 février dernier, date des premiers affrontements armés dans la région de Drenica, les populations civiles kossovars ne cessent de quitter leurs lieux d'existence par peur des effets de la répression serbe. Ces populations, désormais constituées majoritairement de femmes, d'enfants et de personnes âgées, sont la proie d'exactions quasi quotidiennes. Ainsi le nombre de réfugiés dans les pays limitrophes au Kossovo ne cesse d'augmenter, sans pour cela que les conditions d'accueil ne soient assurées. Devant le drame sans nom que vivent quotidiennement ces populations, il lui demande quelles mesures d'aide d'urgence la France a jusqu'alors apportées et quelles sont celles à venir.

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Transmise au ministère : Coopération


Réponse du ministère : Coopération publiée le 05/11/1998

Réponse. - Face à la crise du Kosovo et pour répondre à la prise en charge des populations déplacées et réfugiées (150 000 à 200 000 personnes environ), la France a fourni une aide directe en juin dernier via le Secours catholique très présent en Albanie du Nord. Six kits médicaux, 5 malles d'urgence médico-chirurgicale, 5 malles d'urgence pédiatrique, 10 000 sachets de réhydratation, 25 000 comprimés de doxycylines, 2 palettes de bâches, 5 palettes de couvertures, 100 000 comprimés pour purifier l'eau, etc. ont été envoyés. Le total de cette aide s'est élevé à 642 000 francs. La France vient également de décider l'octroi d'une nouvelle enveloppe humanitaire de 3 MF. Ces crédits, prélevés sur le Fonds d'urgence humanitaire du département, serviront à financer plusieurs actions : projet pilote franco-allemand sur la zone Malisevo-Orahovac (comme nous, les Allemands seraient prêts à y affecter 500 000 francs dès que les groupes de travail à Belgrade et à Genève auront déterminé les actions précises à entreprendre) ; aide au CICR, auquel nous verserons 1 MF pour le Kosovo. Le solde de l'enveloppe (1,5 MF) pourrait être utilisé, compte tenu du poids de la population réfugiée, pour financer des logements modulaires préfabriqués et amovibles en prévision de la saison froide au Monténégro. Il pourrait également répondre à l'appel consolidé inter-agences que le HCR a lancé. Cette dernière contribution paraît justifiée : le HCR, en liaison avec le CICR, ouvre prochainement des bureaux à Pristina, Pec, Prizrenet Kosovo Mitrovica. La France est également présente au Kosovo à travers ECHO (pour lequel elle contribue à hauteur de 18 %) qui, depuis le début de la crise, assure une aide au Kosovo. D'une part, ECHO poursuit son programme ordinaire de dons en médicaments via les ONG (MSF/Belgique et PSF/France) qui assurent 30 % de l'approvisionnement en médicaments des structures officielles au Kosovo (hôpitaux) et 80 % des médicaments aux structures libres (Albanais), par l'intermédiaire de la société Mother Theresa. Ce programme régulier qui représente en valeur 1 MECU par an est poursuivi sans interruption, depuis le début du conflit. Parallèlement, ECHO assure le financement d'un projet en faveur de la protection des femmes et de l'enfance via l'ONG italienne " GVC " pour un montant annuel de 200 000 écus. D'autre part, depuis le début de la crise, ECHO maintient une présence régulière à Pristinia, avec un représentant de sa mission de Belgrade, qui assure sur place, la coordination avec les agences de l'ONU, notamment le HCR. A l'égard des 13 000 réfugiés du Kosovo en Albanie (dont 11 000 au Nord de l'Albanie), ECHO a envoyé de l'aide alimentaire et des biens de première nécessité : couvertures, matelas, et assure le soutien des programmes en matière d'hygiène, d'eau et de réhabilitation via les agences de l'ONU (Unicef, HRC, PAM). Cette aide s'élève à 1,5 Mécus pour couvrir les besoins les plus urgents des réfugiés pendant 3 mois. Enfin, ECHO a débloqué 5 Mécus en août 1998 en faveur des victimes du conflit (aide aux enfants, femmes, réfugiés, handicapés) par le biais de nombreuses ONG dont la Croix-Rouge.

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