Question de Mme BOYER Yolande (Finistère - SOC) publiée le 16/10/1998

Question posée en séance publique le 15/10/1998

M. le président. La parole est à Mme Boyer.
Mme Yolande Boyer. Madame la ministre, voilà quelques jours, et ce pour la première fois, le Collège de France a
organisé un colloque consacré à la contraception.
Voilà quelques jours également vous avez présenté, madame la ministre, le rapport, préparé par l'INED, sur la
démographie en France.
Celui-ci consacre sa deuxième partie à la contraception en France, entre autres chez les jeunes. Il dresse un bilan de
trente ans d'application de la loi Neuwirth.
Permettez-moi de rappeler que, pour les femmes de ma génération, et les autres par la suite, cette loi a élargi le champ
des libertés individuelles.
Les chiffres du rapport sont intéressants, car ils traduisent une généralisation de la pratique contraceptive, mais ils ne
doivent pas faire oublier que la pratique de l'interruption volontaire de grossesse existe, même si c'est, certes, un
dernier recours. Elle concerne très souvent les jeunes de moins de vingt ans par manque d'information.
Je sais, madame la ministre, votre intérêt pour ce sujet. Je sais également l'attention particulière que vous portez aux
jeunes. C'est pourquoi je souhaiterais connaître les orientations générales de la campagne d'information sur la
contraception que vous préparez et avoir des éléments quant à sa programmation. (Applaudissements sur les travées
socialistes ainsi que sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. Madame Boyer, je vous remercie : par sa concision, votre intervention est exemplaire.
(Applaudissements.)
La parole est à Mme le ministre.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 16/10/1998

Réponse apportée en séance publique le 15/10/1998

M. le président. Madame Boyer, je vous remercie : par sa concision, votre intervention est exemplaire.
(Applaudissements.)
La parole est à Mme le ministre.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Madame la sénatrice, je vous remercie de me poser cette
question sur la contraception.
Il faut dire les choses telles qu'elles sont : la contraception, en particulier chez les jeunes, a reculé, notamment parce
que, peut-être, certains jeunes ont confondu l'utilisation du préservatif et la contraception. Il est vrai que nous
constatons aujourd'hui une recrudescence des interruptions volontaires de grossesse chez les jeunes, ce que nous ne
pouvons évidemment que regretter.
Aussi, dès mon arrivée, ai-je pris le dossier de la contraception, en agissant sur trois points.
Premier point, nous discutons aujourd'hui avec les fabricants de la pilule de la troisième génération, qui a moins d'effets
pervers sur la santé, si je puis m'exprimer ainsi, afin qu'ils baissent leurs prix.
Deuxième point, nous avons travaillé avec l'industrie pharmaceutique sur la pilule du lendemain. C'est chose faite
aujourd'hui ; elle sera dans quelques jours sur le marché, positionnée à des prix que je qualifierai de corrects.
Troisièmement, enfin, nous devons faire en sorte de mieux faire connaître la contraception auprès des jeunes.
Je rappelle qu'il n'y a pas eu de campagne de contraception depuis celle qui a été organisée en 1992 par Mme Neiertz.
Une campagne aura lieu au début de l'année 1999 ; 20 millions de francs ont été inscrits au budget à cet effet. Certes,
c'est beaucoup d'argent, mais il importe de mener cette campagne si nous voulons éviter de telles interruptions
volontaires de grossesse. Des brochures d'information, des guides d'adresses seront distribués sur les sites
d'information ; des affiches seront mises à la disposition des jeunes dans des lieux publics et privés, dans les
établissements scolaires, dans les pharmacies, dans les centres de PMI. Une grande campagne sera menée sur les
différents médias.
J'espère que cette campagne permettra de faire régresser le nombre des situations extrêmement douloureuses que
connaissent un certain nombre de jeunes de notre pays. Nous pourrons, en un an, faire avancer les moyens de
contraception et, je l'espère, la connaissance de ces moyens par les jeunes concernés. (Applaudissements sur les
travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)

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