Question de M. ECKENSPIELLER Daniel (Haut-Rhin - RPR) publiée le 08/10/1998

M. Daniel Eckenspieller attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation des résidences services pour retraités. En vertu de la note 3 A 398 nº 85 du 5 mai 1998 du ministère de l'économie et des finances, les activités de services fournis par les syndicats de copropriétaires de ces résidences sont assujetties à une TVA de 20,6 % à compter du 1er juillet 1998. Si le fonctionnement de ces résidences s'apparente bien à une gestion commerciale, la rentabilité n'est en fait pas l'objectif recherché par les syndicats de copropriétaires. Les prestations qui sont fournies ne visent qu'à assurer le bien-être des personnes âgées locataires. L'accroissement des charges engendré par cette réforme risque au final de compromettre l'avenir d'un secteur qui représente un palliatif intéressant, et bien moins coûteux pour les deniers de l'Etat, aux maisons de retraite traditionnelles. En conséquence, il l'interroge sur l'opportunité d'exonérer les instances gestionnaires de ces résidences du paiement de la TVA.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 11/02/1999

Réponse. - L'instruction du 27 avril 1998 (BOI 3 A-3-98) ne fait que rappeler les règles de taxe sur la valeur ajoutée applicables aux syndicats de copropriétaires qui gèrent des immeubles ou des résidences avec services. A cet égard, une grande partie de ces syndicats imposait à la TVA, dès avant la publication de l'instruction, les services rendus aux résidents. En tout état de cause, les syndicats de copropriétaires dotés de la personnalité morale effectuent, soit avec leur propre personnel salarié ; soit en recourant à des fournisseurs extérieurs, des opérations qui entrent dans le champ d'application de la TVA. Cela étant, l'incidence de la TVA sur le coût des services rendus par les syndicats aux résidents doit être relativisée. En effet, il a été admis que les versements effectués par les copropriétaires aux syndicats de copropriétaires soient exclus de la base d'imposition à la TVA lorsqu'ils correspondent au remboursement exact de charges liées à la gestion traditionnelle de la copropriété (conservation de l'immeuble, entretien des parties communes...). Les résidents ne supportent donc la TVA que sur les services supplémentaires qui leur sont fournis, tels que la restauration, la blanchisserie ou les loisirs. Il est par ailleurs admis que la fourniture de repas puisse, sous certaines conditions, bénéficier du taux réduit de 5,5 %. De plus, l'imposition à la TVA n'est pas nécessairement pénalisante puisqu'elle permet la récupération de la taxe grevant les dépenses engagées pour les besoins de l'activité taxable et entraîne une exonération de taxe sur les salaires. Il est également précisé qu'exonérer de TVA ces services serait contraire au droit communautaire. Une telle exonération serait, au demeurant, source de distorsions de concurrence puisqu'elle aboutirait à traiter de manière différente les services fournis aux résidents selon que le prestataire est le syndicat de copropriétaires lui-même, une structure distincte à laquelle la gestion des services a été confiée, ou le secteur commercial local. Il est enfin rappelé que l'application de l'instruction a été différée au 1er juillet 1998 et que les rappels antérieurement notifiés aux syndicats de copropriétaires en infraction avec les règles qui viennent d'être exposées ont été abandonnés.

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