Question de M. HUSSON Roger (Moselle - RPR) publiée le 15/10/1998

M. Roger Husson appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur la nécessité de mettre en chantier un second porte-avions nucléaire aux côtés du Charles-de-Gaulle pour des raisons de besoin opérationnel comme l'a récemment confirmé la revue de programmes. En effet, l'admission au service actif du Charles-de-Gaulle, fin 1999, coïncidera avec la mise à la retraite du Foch et ainsi, dans un an, la France ne disposera plus que d'un seul porte-avions, ce qui privera périodiquement sa diplomatie de l'un de ses instruments majeurs. Il lui rappelle que sur une période de dix ans, un porte-avions n'est vraiment opérationnel que sept ans, les séquences d'entretien, auxquelles s'ajoutent les périodes de remise en condition du groupe aérien, immobilisant le navire, à quai, les trois années restantes. Cette situation est d'autant plus cruciale que le rythme d'entretien du Charles-de-Gaulle sera lié à l'usure de ses deux réacteurs. Or leur renouvellement sera effectué en alternance, à peu près tous les trois ans, et impliquera une immobilité du navire de sept à dix mois. La première période au cours de laquelle la France n'aura plus de porte-avions, en cas de crise, commencera donc en 2001. Bien entendu, le délai est trop bref pour construire d'ici là un autre navire. Pourtant, si le Charles-de-Gaulle a coûté plus de 18 milliards de francs, son jumeau serait beaucoup moins cher. Les infrastructures à terre sont prêtes, les études déjà effectuées. Une économie de six milliards serait donc réalisée. De plus, en employant le mode de construction par tronçons de coque préarmés, utilisé pour les frégates de la classe La Fayette, on rognerait encore les coûts. Enfin, un porte-avions signifie trois mille emplois sauvegardés pour une durée de sept à huit ans. En conséquence, et afin de préserver non seulement la cohérence du groupe aéronaval de notre marine, mais encore de l'emploi dans un secteur déjà gravement sinistré, il lui demande quelles sont les intentions gouvernementales en la matière, sachant que depuis plus de trente ans, la Royale avait un devoir : disposer d'un porte-avions prêt à appareiller dans les quarante-huit heures sur ordre du Gouvernement, ce qu'elle a toujours fait malgré la vétusté croissante de ses navires.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 24/12/1998

Réponse. - La marine nationale dispose, grâce au porte-avions, d'un instrument majeur de prévention et de gestion des crises. Pour assurer la permanence du groupe aéronaval, il est nécessaire de disposer de deux porte-avions. La revue de programmes de l'an dernier a confirmé ce besoin opérationnel. Pour autant, et conformément à la loi de programmation, ce bâtiment ne sera commandé que si les circonstances économiques le permettent. Dans ce contexte, la marine nationale et la délégation générale pour l'armement poursuivent les études qui permettraient, le cas échéant, de commander un deuxième porte-avions après 2002, pour une admission au service en 2012. Ces études, qui portent notamment sur la propulsion, s'enrichiront d'une réflexion nouvelle née des conclusions de la revue de programmes britannique portant sur le souhait de disposer à l'avenir de deux porte-avions de taille comparable à celle du Charles-de-Gaulle.

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