Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 12/11/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la proposition faite par le directeur général du Fonds monétaire international et évoquée par le quotidien Le Figaro du 17 octobre 1998 d'émettre des " droits de tirage spéciaux en faveur des pays émergents pour éviter une crise du crédit ". Il lui demande quel est son avis sur cette suggestion et si le Gouvernement français envisage d'inciter à sa réalisation.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 31/12/1998

Réponse. - Parmi les alternatives possibles pour répondre à la crise et apporter des ressources aux pays émergents en difficulté, l'idée d'une allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS) a été évoquée par le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), M. Camdessus. Cette idée revêt aujourd'hui un intérêt moins important qu'au moment où elle a été formulée, dans la mesure où la ratification américaine de l'augmentation des quotes-parts et, dans une moindre mesure, des nouveaux accords d'emprunt, ouvre la voie à une augmentation des moyens financiers traditionnels du FMI pour soutenir les pays en développement. En effet, une allocation générale de DTS permettrait aux pays en développement d'obtenir un supplément de réserves pour leurs banques centrales qui pourrait contribuer à alléger la pression sur leur monnaie. Cependant, les allocations générales de DTS sont par construction partagées entre tous les membres du FMI, proportionnellement aux quotes-parts. La part disponible pour chacun des pays en développement serait donc relativement faible. Ceci provient de la finalité même des allocations de DTS, qui consiste à résoudre des difficultés de liquidité générales à l'échelle mondiale, et non à soutenir des pays particuliers comme dans le cas de programmes d'ajustement financés par le Fonds monétaire international. Cette mesure pouvait se concevoir comme un des palliatifs possibles à l'augmentation des quotes-parts, en considérant par hypothèse que les pays industrialisés se seraient engagés à ne pas utiliser leur droit de tirage, et que les pays en développement se seraient pour leur part engagés à n'utiliser le leur que dans le cadre d'un programme FMI. Maintenant que les problèmes de financement du Fonds sont en passe d'être résolus, les difficultés éventuelles de liquidités des pays émergents pourront être traitées par l'intermédiaire de programmes du FMI, comme cela est actuellement le cas pour le Brésil. De tels programmes ont en outre l'avantage de mieux cibler les pays réellement en difficulté et de mettre clairement en application le principe de conditionnalité qui prévaut pour l'obtention de ces programmes.

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