Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 12/11/1998

M. Serge Mathieu appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'intérêt et l'importance qui s'attachent au maintien et au développement de l'étude des langues classiques dans le monde, et, singulièrement, en France. Or les professeurs de lettres classiques s'étonnent que, dans le rapport Meirieu, ne figurent pas les propositions relatives au développement de l'enseignement des langues classiques. Faut-il rappeler la valeur pédagogique et citoyenne des langues anciennes ? Etudier le latin et le grec permet d'acquérir : une formation de l'esprit et une maîtrise des cadres logiques et grammaticaux du langage, une culture liée aux racines de notre civilisation, des connaissances qui complètent celles acquises par d'autres disciplines, une formation du jugement critique, un héritage culturel européen et, finalement, une formation civique et morale dont tous s'accordent à reconnaître l'extrême importance. Aussi, eu égard aux déclarations et engagements de M. le Premier ministre, dès le début de la législature, il lui demande de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle tendant, effectivement, à maintenir et promouvoir l'étude et le rayonnement des langues classiques, socle du patrimoine culturel de la France et de l'Europe.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/06/1999

Réponse. - Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie est particulièrement conscient de l'importance de l'enseignement des langues anciennes pour la formation culturelle des élèves de collège et de lycée. L'organisation actuelle de la formation au collège prévoit l'introduction progressive de deux langues vivantes obligatoires et des langues anciennes, en options facultatives, afin d'enrichir le parccours de l'élève au cours des quatre années de scolarité. Ainsi, le choix de la première langue vivante intervient en sixième, le latin est offert en option en cinquième, la seconde langue vivante est commencée en quatrième et l'étude du grec est proposée en troisième. L'enseignement de la langue latine a été renforcé puisque, depuis la rentrée 1996, il est dispensé à raison de deux heures hebdomadaires en cinquième et de trois heures hebdomadaires en quatrième et en troisième. L'enseignement du grec est dispensé depuis la rentrée 1998 à raison de trois heures hebdomadaires en classe de troisième et peut être choisi par des élèves ayant commencé le latin. Ces deux langues ne sont donc plus en concurrence au niveau de la classe de quatrième comme c'était le cas antérieurement. En outre, il n'apparaît pas que l'option de grec ait souffert de ces nouvelles dispositions puisqu'elle concerne 1,93 % des élèves à la rentrée 1998, proportion légèrement supérieure aux élèves suivant cet enseignement en classe de troisième en 1997-1998 (1,91 %). Pour ce qui est du lycée, les textes réglementaires concernant l'organisation et les horaires des classes de seconde, première et terminale dans le cadre de la réforme des lycées ont été fixés par les arrêtés du 18 mars 1999, parus au Journal officiel du 30 mars 1999 et au Bulletin officiel de l'éducation nationale du 8 avril 1999. Ils prévoient une application de la réforme dans ces trois classes respectivement à compter des rentrées 1999, 2000 et 2001. Les langues anciennes conservent toute leur place dans le cadre du nouveau dispositif. En classe de seconde, le latin et le grec peuvent être choisis soit comme enseignement de détermination, soit comme options facultatives. En série L (Littéraire), les élèves souhaitant acquérir un profil " Lettres classiques " ont la possibilité de choisir, dès la classe de première, deux langues anciennes. Par ailleurs, dans toutes les séries de la voie générale, le latin et le grec peuvent être suivis au titre d'options facultatives.

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