Question de M. MACHET Jacques (Marne - UC) publiée le 15/12/1998

M. Jacques Machet rappelle à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement que, depuis 1990, les élus du département de la Marne attirent régulièrement l'attention des services de l'Etat sur le carrefour " La Provence " (intersection de la RN 44 et de la RD 19). Cette intersection est située en haut d'une côte et la visibilité y est très réduite. En effet, les usagers de la RD 19 qui veulent traverser la RN 44 ne peuvent le faire sans prendre de risques. Par ailleurs, le trafic est très dense sur cette nationale, et la vitesse sans doute excessive. Malgré les nombreuses démarches auprès du préfet, du ministre de l'équipement, des transports et du logement de la part des élus, malgré les études qui ont été réalisées, notamment par le CETE de l'Est (Centre d'études techniques de l'équipement de l'Est), rien n'a bougé, rien sinon le nombre des accidents très graves, le nombre des blessés et des morts. Aujourd'hui, les usagers de ce carrefour, les élus attendent une réponse. Ils souhaitent la modification de l'infrastructure, et pas seulement quelques panneaux de signalisation supplémentaires.

- page 6382


Réponse du ministère : Équipement publiée le 17/02/1999

Réponse apportée en séance publique le 16/02/1999

M. Jacques Machet. Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur la situation du carrefour dit « La
Provence », situé dans mon département de la Marne, à l'intersection de la route nationale 44 et de la route
départementale 19.
Ce carrefour est tristement célèbre par le nombre d'accidents que sa dangerosité provoque périodiquement, non
seulement lorsque le brouillard sévit, ce qui est fréquent dans notre région, mais même sans brouillard. En effet, ce
croisement étant situé en haut d'une côte, les usagers de la route départementale 19 qui traversent la route nationale
44 ont très peu de visibilité. Le trafic est extrêmement dense à cet endroit et la vitesse sans doute excessive.
Néanmoins - je le répète avec force - compte tenu de la dangerosité de ce carrefour, les usagers, même s'ils font preuve
d'une grande vigilance, restent bien souvent surpris par l'arrivée de véhicules à cette intersection.
Pour vous expliquer le problème, je ferai appel à votre imagination : les automobilistes circulant sur la route
départementale 19 et souhaitant traverser la route nationale 44 se situent en haut de la côte. Ils regardent à droite et à
gauche. Les voitures sont dans le fond, et donc invisibles. Lorsque la voie leur semble dégagée, les automobilistes
traversent la route nationale 44 ; aussitôt, à la seconde même, une voiture, qu'ils n'avaient pu voir parce qu'elle était
cachée par la côte, passe derrière eux !
Depuis que je suis élu, je n'ai pas manqué d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur ce carrefour. De nombreuses
démarches ont été effectuées auprès du préfet et de votre ministère et ont été relayées par les élus locaux et par le
conseil général de la Marne. Celui-ci, voilà déjà longtemps, a délibéré sur un engagement financier, puisque, s'agissant
de travaux effectués sur les routes nationales, le département apporte une contribution à hauteur d'un tiers.
Malgré les nombreuses études réalisées, notamment par le centre d'études techniques de l'équipement de l'Est, rien
n'a bougé ! Je dis bien « rien » ! Oh ! pardonnez-moi, le nombre des morts et des blessés, lui, a évolué sans
discontinuer : encore deux morts la semaine dernière, monsieur le ministre !
Aujourd'hui, comme l'on dit familièrement dans cette région et dans notre département, la coupe est pleine ! Les
habitants, les élus et les usagers attendent une réponse suivie d'actes, c'est-à-dire la modification de l'infrastructure, et
pas seulement quelques panneaux de signalisation supplémentaires.
Je suis très conscient de l'importance que représente l'investissement financier pour la réalisation de travaux de
sécurité, sachant que, compte tenu de la configuration du terrain, la construction d'un tunnel ou d'un rond-point serait
particulièrement sécurisante.
Monsieur le ministre, que représente ce nécessaire investissement par rapport aux vies brisées et aux décès dans des
accidents survenus à ce carrefour ? Je ne crois pas qu'il reste beaucoup de carrefours aussi dangereux dans notre
département. Que comptez-vous faire pour arrêter cette hécatombe ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le sénateur, j'aurais aimé
que vous précisiez depuis quand vous posez cette question. Cela fait longtemps, dites-vous. (M. Jacques Machet
acquiesce.)
Vous avez insisté pour que, en cas de réponse, les discours soient suivis d'actes. Je suis de cet avis. Les réponses
que nous apportons aux questions doivent être suivies d'effet.
Mesdames, messieurs les sénateurs, vous connaissez tous mon attachement aux questions de sécurité routière. Je
suis donc particulièrement sensible au problème que M. Machet a évoqué.
Le carrefour dit « La Provence », situé en haut d'une côte, constitue effectivement un secteur dangereux, notamment en
raison d'une visibilité réduite, pas seulement par temps de brouillard.
Onze accidents, dont quatre mortels, y ont été recensés en dix ans. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour aménager
cette intersection entre la route nationale 44 et la route départementale 19.
Les premières études qui ont été conduites montrent que la transformation de ce carrefour sous forme de giratoire
constitue la solution la plus pertinente. Compte tenu de son coût, cet aménagement devra être financé dans le cadre du
prochain contrat entre l'Etat et la région.
A cet égard, je précise que j'ai demandé qu'une partie des crédits des prochains contrats de plan Etat-région soit
consacrée à des aménagements de sécurité. D'une manière générale, je souhaite que la sécurité soit un critère de
sélection des opérations prioritaires du XIIe Plan.
S'agissant du carrefour « La Provence », je vais donc demander à mes services d'engager les études détaillées afin que
cette opération puisse être réalisée au tout début du prochain contrat de plan, donc à partir de l'an 2000. En attendant,
nous veillerons bien sûr à ce que la dangerosité de ce carrefour soit très bien signalée, pour que la vigilance et la
prudence des conducteurs ne soient pas prises en défaut.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard. Très bien !
M. Jacques Machet. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Machet.
M. Jacques Machet. Monsieur le ministre, si j'ai soulevé cette question à de nombreuses reprises à l'échelon de mon
département, je ne l'avais encore jamais évoquée dans cette enceinte.
Je tiens à vous remercier de la sincérité de votre réponse ; cette dernière est claire : il faut organiser la sécurité sur les
routes. Dans ces conditions, je ne peux que vous remercier. Je souhaite que le contrat de plan soit élaboré le plus vite
possible et que l'on y inscrive en priorité ce croisement.

- page 941

Page mise à jour le