Question de M. VINÇON Serge (Cher - RPR) publiée le 24/12/1998

A l'annonce de la décision du Conseil d'Etat du 30 novembre 1998 annulant le décret nº 96-704 du 8 août 1996, qui permettait aux clubs sportifs d'ouvrir des buvettes dans les stades au cours de dix manifestations sportives par an, M. Serge Vinçon appelle l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur les conséquences désastreuses qu'aurait cette décision si elle devait être confirmée. S'il comprend la nécessité de lutter contre l'alcoolisme, il insiste, d'une part, sur le rôle majeur que jouent les associations sportives à la fois pour développer la convivialité et l'intégration dans les communes et, d'autre part, sur l'apport financier non négligeable que permet l'ouverture des buvettes lors des manifestations sportives. Il tient à ajouter par ailleurs que les communes rurales, menacées de désertification, risquent de voir le processus s'accélérer tant les associations participent à la formation des jeunes et par là même à l'animation des villes et des villages concernés. Par conséquent, il souhaiterait connaître les mesures qu'elle envisage de prendre pour préserver le dynamisme de la vie associative si cette décision venait à être confirmée.

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 25/03/1999

Réponse. - La loi nº 91-32 du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l'alccolisme a inséré dans le code des débits de boissons un article L. 49-1-2 interdisant la vente et la distribution de boissons des deuxième et troisième groupes, dans tous les établissements d'activités physiques et sportives. Elle prévoit cependant que des dérogations temporaires, liées notamment à des élénements à caractères sportif, peuvent être accordées par les préfets dans des conditions fixées par décret. Le décret nº 92-820 du 26 août 1992 permet d'accorder, aux groupements sportifs agréés, une autorisation annuelle. Le décret nº 96-704 du 8 août 1996 a porté le nombre de ces dérogations à dix par an et par club. Cette disposition prévue par le décret de 1996 a fait l'objet d'une décision d'annulation de la part du Conseil d'Etat en date du 30 novembre 1998. Le Conseil d'Etat a considéré que l'extension du nombre des dérogations a altéré la portée de l'interdiction qui figure dans la loi Evin et a méconnu les objectifs poursuivis par le législateur en matière de protection de la santé publique. A l'occasion de la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 1998, un amendement d'origine parlementaire a été proposé qui intègre dans l'article L. 49-1-2 du code des débits de boissons les dispositions du décret du 26 août 1992 tout en étendant les dérogations en faveur des groupements sportifs agréés à 10 autorisations annuelles. Cette proposition qui a été adoptée par le Parlement fait donc partie, désormais, du dispositif législatif en vigueur. Attachée au respect d'une loi de santé publique, madame la ministre de la jeunesse et des sports s'est pour sa part employée à dégager d'autres solutions au problème des ressources insuffisantes des clubs sportifs. L'adoption de mesures concrètes permettant aux associations sportives locales de disposer de moyens supplémentaires afin d'assumer pleinement leur rôle est en effet un objectif prioritaire de madame la ministre. Cette priorité s'est déjà traduite, depuis dix-huit mois, par l'augmentation de 35 % de la part régionale du fonds national pour le développement du sport consacrée aux clubs locaux, par la mise en place de coupons-sport en faveur des jeunes, par une aide accrue à la formation des éducateurs et des bénévoles. Elle est au c ur du projet de loi relatif au développement et à la démocratisation du sport que madame la ministre proposera au parlement.

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