Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/01/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'information parue à la page 18 B du quotidien Le Figaro du 12 janvier 1999 selon laquelle " le nombre d'enfants en surcharge pondérale a doublé en dix ans ". Il lui demande s'il envisage de lancer, en collaboration avec les médecins, une campagne nationale d'information sur l'obésité enfantine afin d'inciter les parents à mieux surveiller l'indice de corpulence de leur enfant et à consulter un médecin dès que cet indice dépasse les normes.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 22/07/1999

Réponse. - L'augmentation de la prévalence de l'obésité de l'enfant et de l'adolescent dans les pays industrialisés est un phénomène généralisé qui touche aussi bien les formes modérées que graves. En France, entre 1976 et 1986, la variation est de p 17 % dans les formes modérées et de p 30 % dans les formes sévères. Il semble qu'en outre les formes graves deviennent elles-mêmes de plus en plus sévères. De nombreuses études récentes concordent pour dire que les complications de l'obésité de l'enfant semblent apparaître d'autant plus précocement que la pathologie est sévère mais aussi qu'elles sont réversibles sous réserve d'une prise en charge adaptée. La prévalence de l'obésité est plus élevée dans les familles défavorisées que dans la population générale. L'augmentation de la prévalence de l'obésité chez l'enfant dans les populations confrontées à des difficultés économiques et sociales justifie une plus grande vigilance dans la surveillance de la croissance. Les courbes de corpulence, introduites dans le dernier modèle du carnet de santé de l'enfant publié en mars 1995, permettent de prévoir l'évolution vers une obésité pouvant justifier une prévention par des mesures nutritionnelles. De plus, à l'examen classique réalisé à l'âge de 10-12 ans, a été également ajoutée dans ce carnet une évaluation de l'alimentation et un bilan médical orienté vers la pratique d'une activité physique dont on connaît l'influence favorable sur la corpulence. Le secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale envisage au cours de l'année 1999 un projet d'évaluation épidémiologique pour estimer la distribution, dans la population des enfants français de 7 à 9 ans, de la corpulence et les principales caractéristiques de la répartition adipeuse. Cette enquête de prévalence, menée par l'Institut national de veille sanitaire en collaboration avec le Conservatoire national des Arts et Métiers, est nécessaire avant la mise en place d'un programme de prévention. Par ailleurs, dans le cadre d'une politique nutritionnelle plus globale développée par la direction générale de la santé, la prévention de l'obésité chez l'enfant est proposée parmi les objectifs nutritionnels prioritaires. A cette fin, l'éducation nutritionnelle en milieu scolaire par des nutritionnistes et les enseignants, devra être une action clef, à côté d'une meilleure formation des médecins au dépistage et à la prise en charge des troubles nutritionnels.

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