Question de Mme BOCANDÉ Annick (Seine-Maritime - UC) publiée le 13/05/1999

Mme Annick Bocandé appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les menaces qui pèsent sur le secteur des vins et spiritueux en raison du projet prêté au gouvernement de classer les vins et spiritueux dans la liste des drogues dures. Elle lui demande si ces informations sont exactes sachant que, si elles devaient se concrétiser, de telles mesures auraient des conséquences désastreuses sur un secteur dynamique de l'économie de notre pays. Elle lui rappelle que le poids des enjeux sociaux et économiques de ce secteur, le nombre d'emplois générés par la production et la vente de vin, de bière, de cidre et de spiritueux sont sans commune mesure avec ceux des produits du tabac. Elle lui demande, en conséquence, si le Gouvernement n'envisage pas plutôt de renforcer les mesures d'information, d'éducation et de prévention, notamment en direction des jeunes, plutôt que d'assimiler les vins, bières, cidres et spiritueux à des drogues, à l'instar des stupéfiants illicites.

- page 1578


Réponse du ministère : Santé publiée le 08/07/1999

Réponse. - Le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale tient à assurer à l'honorable parlementaire que la réflexion actuellement menée ne vise en aucune manière à créer un amalgame entre l'alcool et les substances illicites. Toutefois, on ne saurait ignorer que l'abus d'alcool peut être à l'origine d'un grand nombre de décès, d'accidents ou de comportements violents. De plus, l'évolution des modes de consommation, notamment chez les plus jeunes, est inquiétante. Tous ces éléments suggèrent de nouveaux enjeux de santé publique avec, dans le domaine de la prévention, une approche fondée sur les comportements à risques et non sur les produits. Cette approche, aujourd'hui mise en uvre dans la plupart des pays européens, a pour objectif d'éviter le passage d'un usage occasionnel ou sans danger à un usage nocif pour la santé des personnes ou pour leur entourage social et familial. Il apparaît important de relever que cette distinction entre usage, usage nocif et dépendance n'est pas en contradiction avec le message de modération développé par la filière viticole depuis plusieurs années.

- page 2348

Page mise à jour le