Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 07/10/1999

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le Premier ministre sur la XIe conférence internationale sur le Sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique. La conférence, qui s'est tenue à Lusaka du 12 au 16 septembre, a dressé un bilan effrayant des ravages de l'épidémie du Sida qui augure d'une véritable catastrophe humanitaire pour le continent africain. Alors que l'épidémie est relativement maîtrisée dans les pays occidentaux, notamment dans les pays les plus riches, elles est devenue la première cause de mortalité en Afrique. Cette épidémie dramatique sur le plan humain a des répercussions très graves sur l'activité économique des pays africains, menace la démographie du continent et sa cohésion sociale. Ce constat dicte une mobilisation de la Communauté internationale et des pays les plus riches, curieusement absents à Lusaka, hormis la présence de quelques ambassadeurs. Devant cette indifférence choquante, il appartient à la France, historiquement liée au continent africain, de renforcer son aide et de prendre une initiative en direction de ses partenaires européens pour examiner la mise en place d'un plan humanitaire. Aussi, lui demandet-t-il son avis sur cette question.

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Transmise au ministère : Coopération


Réponse du ministère : Coopération publiée le 23/12/1999

Réponse. - Le programme de lutte contre le VIH/sida de notre coopération a démarré en 1985, dès le début de l'épidémie, par la réalisation en Afrique centrale d'enquêtes épidémiologiques destinées à mieux appréhender la situation et les besoins qui en découlaient. En juillet 1993, le Gouvernement a décidé d'identifier l'effort de lutte contre le VIH/sida et d'en faire un programme prioritaire de notre coopération en augmentant significativement les moyens budgétaires et en les concentrant sur un nombre limité de pays particulièrement touchés, pour l'essentiel, en Afrique noire francophone. C'est ainsi que les crédits consacrés à la lutte contre le sida au cours de la dernière décennie ont dépassé les 580 millions de francs français, dont environ le quart dédié à l'assistance technique, l'importance de celle-ci étant justifiée au départ par les nécessités d'intervention dans des secteurs nouveaux pour l'essentiel dépourvus de compétences locales. Ces fonds ont été mis en uvre au travers de 60 projets FAC traitant pour tout ou partie de la lutte contre le VIH/sida. Notre stratégie d'intervention dans ce domaine, menée en collaboration étroite avec l'ensemble des bailleurs de fonds partie prenante, en liaison et selon les principes retenus par l'ONUSIDA, retient essentiellement : la prévention de la contamination, le développement de l'information, l'extension de la sécurité transfusionnelle, la garantie d'un diagnostic et d'une prise en charge efficace, à des coûts acceptables, des maladies opportunistes et associées au sida, principalement de la tuberculose et, enfin, un appui social aux personnes infectées. Il convient également d'insister sur le fait que la France est à l'origine de la mise en place du FSTI, Fonds de solidarité thérapeutique international, dont l'objet est de développer, pour la cellule familiale, une intervention cohérente de prévention et de prise en charge de l'infection à VIH. Néanmoins, il nous faut poursuivre notre action dans le développement de l'accès aux antirétrovaux et par l'internationalisation du FSTI. Le ministère des affaires étrangères a programmé pour ce faire, sur le budget 2000, un montant de 20 MF, complété par une somme équivalente du ministère de l'emploi et de la solidarité, et des discussions sont en cours avec l'UNICEF pour engager des actions complémentaires dans différents pays. Enfin, il apparaît urgent d'étendre notre action à l'ensemble de la ZSP. C'est ainsi que sera présenté au Comité directeur du FAC du mois de décembre un projet d'appui à la lutte contre le sida au Mozambique pour un montant de 8 MF, et qu'un projet inter-Etats au bénéfice de l'Afrique de l'Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie) d'un montant de 10 MF est en cours d'instruction, dont l'objet essentiel sera de structurer le système national de lutte contre le sida.

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