Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 11/11/1999

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants sur la création des " emplois mémoire " au sein des services départementaux de l'Office national des anciens combattants (ONAC). Le projet de budget des anciens combattants et victimes de guerre fait apparaître une forte hausse des crédits consacrés à la mémoire et à l'information historique, ce dont on ne peut que se féliciter. De la même façon, l'augmentation prévue (de 65 à 100) des " emplois mémoire " conforte la volonté gouvernementale de consacrer des moyens, humains comme financiers, au devoir de mémoire. Considérant qu'il serait intéressant de mesurer précisément la portée de cette mesure, il lui demande s'il est possible de dresser un bilan des actions liées à la mémoire et à la citoyenneté réellement mises en oeuvre localement grâce aux " emplois mémoire ", au sein des services départementaux de l'ONAC.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 27/01/2000

Réponse. - Les emplois-mémoire de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) ont été créés dans le cadre du dispositif pour l'emploi des jeunes et mis en place sur la base d'un accord-cadre signé le 30 juillet 1998 par la ministre de l'emploi et de la solidarité, le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants et le préfet, directeur général de l'ONAC. Les jeunes titulaires de ces emplois sont recrutés à raison d'un par département et placés sous l'autorité hiérarchique des directeurs départementaux de l'office précité. Soixante-quinze jeunes " emplois-mémoire " sont à ce jour en poste. Leurs pôles d'activités sont les suivants : développement de la politique de mémoire et d'information historique ; promotion du Bleuet de France en tant que symbole de solidarité ; renforcement du lien entre l'armée et la nation. Leurs missions revêtent trois aspects : se rapprocher des acteurs locaux de mémoire de manière à rassembler leurs témoignages, recenser les lieux de mémoire et recueillir toutes les traces de la mémoire appelées à disparaître ; transmettre cette mémoire conservée pour en faire un outil de communication avec les jeunes générations ; aider les jeunes, à partir de cet outil, à reconstituer le socle des valeurs civiques qui leur fait actuellement défaut. Le recrutement des emplois-mémoire ayant commencé dans le courant du second semestre 1998, il est donc possible de faire un premier bilan de leurs activités. Les jeunes recrutés ont tous un niveau BAC p 3 en histoire et n'avaient que peu de perspective d'emploi au moment de leur recrutement par l'ONAC. Ce sont donc, dans l'ensemble, des jeunes motivés, voire passionnés par leur travail qui leur donne un rôle pivot entre la recherche historique et la communication. Du point de vue particulier des actuels titulaires, ce nouveau métier apporte de grandes satisfactions individuelles. Au plan général, les liens qui se créent entre les jeunes, de département à département, ont permis l'émergence d'un " programme " dont l'ONAC s'attache désormais à déterminer les contours. La question de la professionnalisation de ces emplois est donc désormais posée. Pour mener à bien cette tâche, l'ONAC a désigné dans chaque région, parmi ses directeurs départementaux, un chef de file, interlocuteur de la plate-forme régionale de professionnalisation ; celui-ci est chargé de déterminer les axes de professionnalisation des emplois-mémoire, en collaboration avec ses collègues régionaux, les titulaires des emplois-mémoire et le responsable de la plate-forme. Les actions de formation déjà entreprises seront poursuivies et rendues plus adéquates dès lors que, grâce aux comptes-rendus des activités accomplies dans chaque département par l'emploi-mémoire, les contours de ce nouveau métier se dessineront avec précision. L'ONAC doit participer prochainement aux assises nationales sur la professionnalisation des emplois-jeunes, organisées à Lille par le ministère de l'emploi et de la solidarité. Cette nouvelle étape dans la réflexion d'ores et déjà conduite par l'ONAC, en concertation avec le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants, sera sans nul doute de première importance, s'agissant tout particulièrement de la professionnalisation puis de la pérennisation des emplois-mémoire.

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