Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 24/02/2000

M. René Trégouët attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les récents progrès enregistrés aux USA dans la lutte contre le virus du sida. En effet, une équipe de chercheurs du Research Institute for Genetic and Human Therapy de Washington vient d'annoncer que la thérapie génique venait d'être pour la première fois utilisée avec succès chez le singe, pour lutter contre l'infection par le VIH. Des cellules ont été modifiées génétiquement pour produire une protéine tuant le VIH. Les chercheurs ont observé une réponse très puissante de ces cellules vis-à-vis du VIH in vitro, en laboratoire. Chez le singe, la forte réponse a été maintenue pendant trois mois sans effets secondaires toxiques. Profitant de cette annonce encourageante, il lui demande de bien vouloir lui faire un point sur l'état de développement actuel de cette maladie en France, d'un point de vue essentiellement statistique (nombre de cas décelés, tendances de fond...).

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Réponse du ministère : Santé publiée le 05/10/2000

Réponse. - La secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés précise à l'honorable parlementaire que le système de surveillance du sida mis en place en 1982 repose sur la déclaration obligatoire des cas faite par les praticiens (depuis 1986). Le nombre de cas cumulés de sida déclarés au 30 juin 1998 est de 48 453. Le nombre de décès cumulés à la même date est estimé entre 34 500 et 37 500. 2 262 cas de sida avérés ont été diagnostiqués en 1997 et 979 au premier semestre 1998. La diminution du nombre de nouveaux cas de sida observée de façon brutale au second semestre de 1996 (baisse de 31 % entre les deux semestres 1996 puis de 17 % entre le premier semestre 1997 et le précédent) se poursuit mais à des taux de plus en plus faibles (baisse de 6 % entre le second semestre 1997 et le premier semestre 1998). Le nombre des décès, de 2 833 en 1996, puis 1 097 en 1997, est de 343 au premier semestre 1998. La diminution des décès (baisse de 34 % entre les deux semestres 1996, puis de 40 % entre le second semestre 1996 et le premier semestre 1997) se poursuit donc (baisse de 27 % entre le premier semestre 1998 et le précédent). Cette diminution des nouveaux cas de sida et des décès par sida est liée aux nouvelles stratégies thérapeutiques (multithérapies). La baisse plus soutenue des décès fait que le nombre des personnes vivantes ayant développé un sida continue d'augmenter. Au 30 juin 1998, le nombre de personnes vivantes atteintes de sida est estimé entre 19 500 et 21 500. En ce qui concerne la séropositivité, le nombre des personnes concernées n'est connu que par estimation. La dernière estimation faite en 1995 était de 110 000 personnes. L'évolution actuelle (baisse des décès et relative stabilité des contaminations) porte l'estimation à 120 000 personnes. Ceci devra être affiné quand les modalités de surveillance de l'infection auront été modifiées pour tenir compte de la modification introduite par les nouveaux traitements (surveillance de la séropositivité qui doit être mise en place fin 2000, début 2001). Le nombre de nouvelles contaminations est également une estimation. Il serait de 5 000 par an. Tous les indicateurs dont le ministère de l'emploi et de la solidarité dispose plaident en faveur d'une stabilité.

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