Question de M. COLLOMB Gérard (Rhône - SOC) publiée le 02/03/2000

M. Gérard Collomb interroge Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la crainte de certains parents d'enfants handicapés profonds de se voir privés de leur liberté de les confier à des établissements implantés en Lozère. Ces parents, membres de l'Association des parents et amis des enfants des établissements fondés par l'abbé Oziol (APEFAO), ont placé leurs enfants dans 14 établissements implantés en Lozère, fondés à la demande de la caisse militaire de sécurité sociale, de la Caisse régionale d'assurance maladie (CRAM), des caisses des cadres et de grandes mutuelles notamment. Le choix du placement de leurs enfants dans ces lieux, malgré l'éloignement géographique du domicile familial, se justifie par la qualité de l'accueil et l'efficacité des soins qu'ils y reçoivent. Or ces parents semblent craindre, actuellement, une possible remise en cause de leur liberté de choix d'établissement du fait d'une régionalisation des enveloppes budgétaires qui entraverait l'action de certains départements et remettrait particulièrement en cause la vocation sanitaire et sociale de la Lozère. Aussi l'interroge-t-il sur le bien-fondé de ces craintes et sur la manière de rassurer les parents se sentant déjà exclus du fait de la difficulté de faire face au handicap de leur enfant.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 05/10/2000

Réponse. - Les préfets de département ont compétence pour répartir les dotations de financement des établissements et services médico-sociaux pour enfants handicapés qui leur sont allouées chaque année à partir d'une répartition régionale des crédits correspondants de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM). Ces modalités d'allocation de ressources ne remettent absolument pas en cause le libre choix d'un établissement par les parents de jeunes handicapés, notamment dans les départements qui ont depuis de nombreuses années une tradition d'accueil et de prise en charge des personnes lourdement handicapées. A travers cette procédure, un des objectifs poursuivis par l'action du Gouvernement est de réduire les disparités régionales de l'offre en matière d'équipements et d'institutions médico-sociaux, d'en favoriser une meilleure répartition géographique, et de permettre ainsi aux familles et aux personnes handicapées elles-mêmes de disposer des services et des établissements dont elles ont besoin dans les meilleures conditions, et, notamment, dans la plus grande proximité possible de leur domicile. Cet objectif a été atteint en dix ans en ce qui concerne la majeure partie des structures, notamment pour les instituts médico-éducatifs, les centres d'aide par le travail, les foyers d'hébergement et les maisons d'accueil spécialisées. Pour accentuer encore cet effort le Gouvernement engage, dès cette année et pour les trois prochaines années, une politique ambitieuse pour laquelle il mobilise 1,5 milliard de francs imputés sur les budgets de l'Etat et de l'assurance maladie. Ce crédit s'ajoutant à ceux dégagés dans le cadre de la réalisation du premier plan quinquennal de création de places supplémentaires en établissements spécialisés destinés à l'accueil des personnes handicapées (maisons d'accueil spécialisées, foyers à double tarification et centres d'aide par le travail) entamé en 1999, ce sont au total 2,5 milliards de francs qui sont consacrés à l'amélioration des conditions de vie et d'accueil des personnes handicapées. La mise en uvre de ces moyens exceptionnels permettra de privilégier l'autonomie des personnes handicapées et leur maintien dans un milieu de vie ordinaire, mais aussi de créer des places supplémentaires et d'augmenter le nombre de lits disponibles pour les plus gravement handicapés.

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