Question de M. JOLY Bernard (Haute-Saône - RDSE) publiée le 02/03/2000

M. Bernard Joly appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les conséquences dommageables que produirait le déremboursement d'antiseptiques bucco-dentaires en solution. La prise en charge actuelle est déjà réduite à 35 %. Or les praticiens considèrent qu'un produit déremboursé disparaît peu à peu de l'arsenal thérapeutique. Ainsi, l'abandon de produits à action antiseptique locale conduirait le plus souvent à une inflammation chronique ou à une extension de la pathologie, entraînant une prescription antibiotique. Ce changement de stratégie thérapeutique deviendrait notoirement plus coûteux car l'économie réalisée sur la classe des antiseptiques locaux en solution serait sans aucun doute inférieure à l'augmentation de dépense induite dans la classe des antibiotiques. Par ailleurs, cela risquerait de créer des germes résistants. Il lui demande si ce désengagement est effectivement envisagé, et le cas échéant si les professionnels de santé concernés ont été consultés.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 13/07/2000

Réponse. - Il est rappelé à l'honorable parlementaire qui évoque les conséquences dommageables que produirait le déremboursement d'antiseptiques bucco-dentaires en solution, que Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité a confié à la Commission de la transparence, commission indépendante comportant notamment des experts médicaux et scientifiques et chargée de donner un avis sur la prise en charge des médicaments, la mission de procéder à la réévaluation de l'ensemble des médicaments remboursables en se fondant sur leur service médical rendu. L'appréciation du service médical rendu prend en compte l'efficacité et les effets indésirables du médicament, sa place dans la stratégie thérapeutique, notamment au regard des autres thérapies disponibles, la gravité de l'affection à laquelle il est destiné, le caractère préventif, curatif ou symptomatique du traitement médicamenteux et son intérêt pour la santé publique. Dans l'appréciation du service médical rendu, constaté dans les conditions habituelles d'utilisation du médicament, il est tenu compte des nouvelles données disponibles sur le médicament et l'affection traitée ainsi que des autres médicaments inscrits sur la liste depuis la précédente appréciation et des autres thérapies devenues disponibles depuis lors. Les bains de bouche n'ont pas encore fait l'objet d'un examen par la Commission de la transparence. Ce n'est que sur la base de ces travaux de réévaluation que les décisions relatives au remboursement de ces spécialités seront prises. En tout état de cause, la réflexion sur les dispositions à prendre à partir des avis de la commission de la transparence sera guidée par l'impératif de garantir, à chaque patient, l'accès à la meilleure prise en charge thérapeutique possible au meilleur coût. Les décisions arrêtées par le Gouvernement seront rendues publiques à l'issue de cette procédure de réévaluation.

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