Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - RPR) publiée le 23/03/2000

M. Bernard Murat attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la formation en gynécologie médicale. La formation des futurs gynécologues médicaux est spéciquement orientée vers le dépistage, les traitements médicaux gynécologiques et la prévention. Ainsi, elle a contribué à améliorer considérablement la santé des femmes depuis 20 ans. Actuellement, le Gouvernement propose de mettre en place un DES (diplôme d'études supérieures) de gynécologie obstétrique et de gynécologie médicale. Cette formation comprendrait un tronc commun de trois ans et deux options (gynécologie obstétrique ou gynécologie médicale) de deux ans chacune. Or, ce projet ne répond pas aux légitimes attentes des praticiens et de leurs patientes. D'une part, le tronc commun ne permettra pas d'élaborer le meilleur programme de formation. En effet, il arrive un moment dans la formation commune des gynécologues médicaux et obstétriciens où les besoins divergent. Par exemple, si les futurs chirurgiens en gynécologie ont besoin de pratiquer la chirurgie, les futurs gynécologues médicaux ont besoin d'approfondir tant leurs connaissances médicales techniques que leurs connaissances en psychologie, il lui rappelle que les gynécologues médicaux doivent savoir pratiquer, entre autres, les moyens d'investigations diagnostiques les plus techniques, savoir surveiller les grossesses, explorer et traiter la stérilité, prévenir et soigner à temps les MST (maladies sexuellement transmissibles) ou les cancers, mais aussi avoir une grande capacité d'écoute étant donné que beaucoup de troubles sont psychosomatiques en gynécologie. En outre, il est indispensable de former des gynécologues médicaux en nombre suffisant. En effet, le bien-être de leurs patientes dépend de leur disponibilité. C'est pourquoi il lui demande la mise en place d'un diplôme spécifique de gynécologie médicale avec un quota de 80 internes en gynécologie médicale.

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Erratum : JO du 30/03/2000 p.1172


Réponse du ministère : Santé publiée le 01/02/2001

Réponse. - Tout d'abord, la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés tient à réaffirmer son attachement, ainsi que celui de l'ensemble du Gouvernement au maintien de la spécialité de la gynécologie médicale dans le paysage médical français compte tenu de son importance dans la prise en compte des besoins de santé des femmes. Un enseignement spécifique à la gynécologie médicale vient d'être créé qui n'existait plus depuis 1984. Cette réforme fait de la gynécologie médicale une spécialité d'exercice à part entière, exactement au même titre que la gynécologie obstétrique. Compte tenu de la grande imbrication et complémentarité des aspects médicaux et chirurgicaux de cette discipline, il est apparu nécessaire que tous, gynécologues médicaux et gynécologues obstétriciens, puissent en appréhender tous les aspects. C'est pourquoi, après plusieurs mois de consultation, il a été décidé de maintenir ces deux options de formation à l'intérieur d'un DES unique médico-chirurgical qui porte les deux options au même niveau de reconnaissance hospitalo-universitaire. En cela, ce nouveau DES de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale est une réelle innovation qui servira de modèle dans les années qui viennent à l'élaboration d'autres cursus de formation dans des disciplines dont les aspects médicaux et chirurgicaux sont maintenant intimement mêlés. Bien que cet enseignement soit intégré au sein d'un diplôme unique de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale, il aboutira à un diplôme spécifiant l'option à laquelle l'étudiant aura été formé : option gynécologie médicale ou option gynécologie obstétrique. Les deux spécialités d'exercice seront donc différenciées à l'issue de la formation. Par ailleurs, un nombre d'internes est réservé à l'option gynécologie médicale, d'un tiers du quota réservé pour l'ensemble de la filière. Enfin, les gynécologues obstétriciens ne sont pas les responsables de la formation à la gynécologie médicale. Ils y participent en tant que chefs de services de stages formateurs. Des coordinateurs médecins viennent d'être désignés dans chaque interrégion pour assurer la coordination de la nouvelle option de formation à la gynécologie médicale. Ces trois éléments permettent de garantir l'indépendance et la spécificité de la formation à la gynécologie médicale. Il s'agit de faire en sorte que les femmes puissent continuer d'accéder aussi facilement qu'aujourd'hui au gynécologue de leur choix.

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