Question de M. DONNAY Jacques (Nord - NI) publiée le 13/04/2000

M. Jacques Donnay attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la mise en application du sévère plan de restructuration du groupe Unilever, et plus particulièrement sur la situation du site Lever d'Haubourdin. En effet, le mercredi 5 avril 2000, Lever France a confirmé la vive inquiétude de l'usine de la banlieue lilloise avec l'annonce de la cession ou de la fermeture du site d'ici la fin de l'année 2000. Les 435 salariés nordistes figurent parmi les premiers des 25 000 licenciements évoqués, en février dernier, par le groupe anglo-néerlandais. Ce dernier, qui emploie en France 9 970 salariés, prévoyait alors la réduction de 100 %, en l'espace de cinq ans, de ses effectifs mondiaux et la fermeture de 100 sites à travers le monde. Or cette politique de restructuration massive a pour conséquence de nombreuses suppressions d'emplois dans notre région, dont le taux de chômage est déjà bien supérieur à la moyenne nationale. Le désengagement de la multinationale risque donc d'engendrer localement, outre un profond désarroi, de graves situations sociales. C'est pourquoi il lui demande s'il compte prendre des mesures pour inciter le groupe Unilever, à tenir mieux compte du contexte régional et revenir sur sa décision.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 22/06/2000

Réponse. - Depuis quelques années, le marché des lessives en poudre traditionnel s'est rétracté et la concurrence s'est intensifiée. Déjà en 1994/1995, un plan social avait été réalisé sur le site d'Haubourdin de l'entreprise Unilever. D'après les renseignements qu'a transmis l'entreprise aux services du secrétariat d'Etat à l'industrie, malgré ces mesures, la même évolution du marché se poursuivant, les surcapacités européennes de l'ensemble des producteurs et en particulier d'Unilever seraient importantes (de l'ordre de 40 %). Or, les coûts à la tonne des produits fabriqués à Haubourdin seraient supérieurs aux coûts des mêmes produits fabriqués dans d'autres usines du groupe. Afin d'éviter une décision interne de fermeture du site, le groupe Unilever a cherché un partenaire industriel capable de reprendre l'usine et de maintenir une partie des emplois. Les détergents sous marque distributeur constituent un segment du marché qui se développe alors que la stratégie d'Unilever est de privilégier la politique des marques et donc de ne pas entrer dans le marché des marques distributeurs. C'est pourquoi le groupe a recherché un repreneur parmi les entreprises s'impliquant dans ce marché. La société espagnole Bilore s'est déclarée intéressée. Elle est en effet un important producteur de lessives sous marque de distributeurs et cherche à développer ses activités. Elle pourra reprendre le site ainsi que 235 personnes sur un effectif total de 435. Pour reclasser le personnel non repris, Unilever envisage une nouvelle collaboration avec une société de conversion et proposera des emplois dans d'autres usines du groupe.

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