Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - UC-R) publiée le 27/04/2000

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les conséquences de l'application de la réforme des lycées dans les séries scientifiques (série S), en ce qui concerne l'enseignement de l'histoire et de la géographie. Il lui rappelle, en effet, que, depuis trente ans, des projets ont régulièrement contribué à réduire l'enseignement obligatoire de l'histoire et de la géographie, en abaissant le nombre d'heures enseignées. La dernière réforme des lycées se traduit, elle aussi, dans les collèges par une déréglementation de fait qui ampute les dotations horaires de l'histoire et de la géographie, alors que les conditions d'enseignement dans ces établissements deviennent de plus en plus difficiles. Dans les lycées, si des conditions correctes ont été maintenues dans les séries Littéraire (série L) et Economique et sociale (série ES), il n'en est pas de même pour la série Scientifique, qui va être touchée par la réforme, dès la rentrée prochaine pour les classes de première, et à la rentrée 2001 pour les classes de terminale. Cette distorsion était déjà au coeur de la précédente réforme de 1992 : pour les mêmes contenus et les mêmes épreuves au baccalauréat, la dotation horaire de ces deux disciplines avait été réduite de 25 % et ramenée à 3 heures hebdomadaires en série Scientifique, tandis qu'elles étaient enseignées à raison de quatre heures hebdomadaires dans les autres séries générales. En réduisant encore le temps consacré à l'histoire et à la géographie dans la série S (deux heures trente par semaine désormais), la réforme prévue compromet gravement la transmission d'un savoir essentiel, qui contribue de manière importante à la formation civique des élèves. En conséquence il lui demande de bien vouloir lui faire savoir ce que son ministère entend mettre en oeuvre, afin que la dotation horaire en histoire et géographie au lycée, dans la série S, soit maintenue aux trois heures hebdomadaires actuelles.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.

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