Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 01/06/2000

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la récente déclaration de l'Académie française en date du 6 avril 2000 sur le recul des études littéraires dans notre enseignement : ignorance de la connaissance de nos grands classiques, recul des langues anciennes dans les programmes, dévalorisation de la dissertation française, disparition de contenus créant le renforcement d'un nouvel élitisme social, difficultés de plus en plus grandes pour rédiger, construire des analyses, du fait du recul de l'enseignement de notre langue et de notre littérature. Empruntant alors des itinéraires privilégiés et sélectifs, seules les familles aisées peuvent emprunter ces itinéraires leur permettant d'accéder aux responsabilités. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il envisage pour que l'environnement littéraire, la capacité de rédiger, de s'exprimer, la connaissance de nos oeuvres, de leurs auteurs, fassent l'objet de programmes de haute qualité qui seuls permettront de corriger les handicaps, les inégalités culturelles d'origine sociale.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 26/10/2000

Réponse. - La maîtrise de la langue et la constitution d'une culture commune, assises sur la connaissance de la littérature, sont au centre des préoccupations du ministre de l'éducation nationale, comme en témoignent les diverses mesures prises au cours de l'année 1999-2000, concernant les différents niveaux d'enseignement. A tous les niveaux, l'enseignement du français est renforcé ; une cohérence est recherchée entre les programmes du primaire, du collège et du lycée ; l'accent est mis sur l'individualisation des apprentissages avec le concours des nouvelles technologies et la pédagogie de projet ; le renforcement des acquisitions de base est assuré pour ceux qui en ont besoin. Au collège, l'horaire de français a été augmenté en classe de sixième et cinquième (six heures par division), pour permettre des travaux en petits groupes et apporter un soutien individualisé aux élèves en difficulté. Les nouveaux programmes du collège mettent l'accent sur la maîtrise de la langue, la lecture de grandes uvres littéraires de l'Antiquité à nos jours en relation avec les programmes d'histoire et l'étude des grands genres littéraires (romans, nouvelles, poésie, théâtre, autobiographie...). Ils développent des compétences méthodologiques pour l'étude des textes et s'appuient sur la maîtrise écrite et orale des différentes formes de discours (narratif, descriptif, argumentatif...), de l'orthographe, de la grammaire et du vocabulaire. De plus, depuis la rentrée 1997, l'enseignement du latin est offert en option à tous les élèves de cinquième et celui du grec à ceux de troisième, avec des programmes rénovés. Au lycée, l'horaire de français de seconde propose quatre heures de cours plus une demi-heure de module destiné à renforcer l'acquisition de méthodes et une heure d'aide individualisée par division. La série littéraire voit son horaire obligatoire renforcé avec six heures en première et quatre heures en terminale. Les nouveaux programmes de seconde et première cherchent à développer chez les élèves des compétences linguistiques, littéraires et culturelles. Il s'agit de les amener à construire la signification des textes et à maîtriser les formes de la délibération (dont la dissertation est un exemple). L'étude d' uvre intégrales et de textes littéraires du xvie au xxe siècle structure l'enseignement du français au lycée, avec notamment le retour à l'histoire littéraire et l'analyse des différents genres et registres. Les programmes insistent également sur la nécessité de développer la production d'écrits (pas seulement d'analyse et de commentaire mais des exercices variés permettant l'apprentissage de la construction logique et du discours argumenté) et de poursuivre l'enseignement de la langue, insistant sur le lexique, la morpho-syntaxe, les outils de la rhétorique et l'expression orale. Une consultation sur ces programmes aura lieu auprès des enseignants durant la prochaine année scolaire. L'enseignement des langues anciennes est offert aux lycéens de toutes les séries générales, à raison de trois heures par semaine, en seconde, première et terminale, avec de nouveaux programmes applicables à la rentrée 2001 pour la seconde, 2002 pour la première et 2003 pour la terminale.

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