Question de M. LAURET Edmond (La Réunion - RPR) publiée le 01/02/2001

M. Edmond Lauret attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'outre-mer sur les conséquences du sous-effectif de la police nationale et de la gendarmerie à la Réunion. Cette pénurie des représentants des forces de l'ordre combinée à une croissance démographique forte conduit à une détérioration du climat social dans l'île caractérisée par une délinquance juvénile croissante et la multiplication des agressions envers les forces de l'ordre. L'ensemble de l'île est touché : policiers pris pour cible à Saint-Benoît alors qu'ils interviennent pour une querelle de voisinage, gendarmes pris à parti à Saint-Paul et au Port suite à un banal accident de la circulation, pompiers ne pouvant intervenir face à l'hostilité des badauds, etc. La situation risque malheureusement d'empirer si aucun effort n'est rapidement entrepris dans le domaine de la prévention et de la répression (sur les routes en particulier). Or, ces missions ne peuvent actuellement être menées efficacement car policiers et gendarmes sont débordés. Il paraît donc urgent, afin de permettre une garantie optimale de la sécurité des biens et des personnes, de renforcer rapidement ces effectifs : le déficit de policiers est estimé à 110 (dont 20 pour la police de l'air et des frontières), et les 700 gendarmes en poste actuellement dans l'île placent la Réunion très loin du ratio métropolitain d'un gendarme pour 1 000 habitants. Il lui demande quel effort le Gouvernement envisage de faire afin que les lois de la République soient pleinement respectées à la Réunion.

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Réponse du ministère : Outre-mer publiée le 15/03/2001

Réponse. - La sécurité publique est une priorité de l'action gouvernementale. Le Premier ministre l'a d'ailleurs affirmé à plusieurs reprises lors de son récent déplacement à la Réunion en rappelant le respect des lois et des règles et la nécessité de combattre la délinquance à la fois par le renforcement des moyens de la police mais aussi par la lutte contre ses causes sociales. Cette action qui s'appuie à la Réunion sur le développement de la police de proximité et le principe d'un redéploiement des effectifs de police et de gendarmerie sur la voie publique s'inscrit dans la continuité des mesures prises depuis quatre ans pour mettre en uvre les orientations définies par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale de 1997. Pour ce qui concerne la police, on enregistre, depuis 1997, un renforcement des effectifs de près de 15 %. Le recrutement d'adjoints de sécurité, actuellement au nombre de 121, va se poursuivre pour permettre la mise en uvre de véritables politiques de proximité en particulier en faveur de la jeunesse et de la prévention des violences urbaines. A la suite de l'arbitrage du Premier ministre en juillet 2000, l'effectif de la gendarmerie mobile sur la zone Réunion-Mayotte est passé de un à deux escadrons. Ce renforcement permet de disposer à présent à la Réunion de quatre pelotons au lieu de deux précédemment. Quatre contrats locaux de sécurité ont d'ores et déjà été signés (Saint-Denis, Port-des-Galets, La Possession et Saint-Benoît). Pour donner une nouvelle dynamique à la démarche contractuelle, le préfet de la Réunion a souligné, lors de la séance du conseil départemental de prévention de la délinquance du 21 novembre dernier, l'intérêt de poursuivre l'effort en ce sens et de faire aboutir rapidement les contrats locaux de sécurité en cours d'élaboration. La densité de la population de l'île, le dynamisme démographique et la tendance à la constitution de plusieurs conurbations urbaines nécessitent en effet que le dispositif des contrats locaux de sécurité soit densifié pour lutter plus efficacement contre la délinquance et réduire le sentiment d'insécurité.

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