Question de Mme OLIN Nelly (Val-d'Oise - RPR) publiée le 07/06/2001

Mme Nelly Olin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la question de l'enseignement de l'histoire de l'art, limité au supérieur. On constate, d'une part, qu'il n'est dispensé dans le secondaire que dans le cadre des arts plastiques, alors qu'il s'agit de disciplines bien distinctes. Cette lacune du système éducatif est incompréhensible compte tenu de la richesse du patrimoine de la France, de son attachement à la culture, et injustifiée par rapport à certains de nos partenaires européens. On remarque, d'autre part, que certains universitaires enseignant cette matière sont des agrégés de lettres ou des étrangers ayant justement bénéficié de cet enseignement dans le secondaire dans leur pays, comme c'est le cas en Italie. La création de concours spécifiques (Capes et agrégation) permettrait à cette discipline de faire son entrée dans les lycées et d'effectuer un recrutement plus adapté des personnels du supérieur. Aussi, elle lui demande s'il compte prendre des mesures pour répondre aux attentes des historiens de l'art.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 09/08/2001

La question de l'introduction de " l'histoire de l'art " dans l'enseignement secondaire a été posée il y a longtemps par les membres de l'association des professeurs d'archéologie et d'histoire de l'art de l'université (APAHAU) qui souhaitaient une reconnaissance de leur discipline et des débouchés pour leurs étudiants. De fait, depuis 1988, l'article L. 121-6 du code de l'éducation prévoit que les enseignements artistiques " favorisent la connaissance du patrimoine culturel ainsi que sa conservation " et portent notamment sur l'histoire de l'art. Une commission, réunie fin 1992, a rédigé un programme expérimental et retenu l'appellation " histoire des arts " de préférence à " histoire de l'art " pour exprimer la diversité des expressions artistiques et en confier la mise en oeuvre à des équipes d'enseignants de lycée aux profils complémentaires : histoire, arts plastiques, lettres, musique, etc. Ce croisement de compétences s'est progressivement révélé être un des plus grands atouts de cet enseignement, garant de l'enthousiasme et de l'esprit d'ouverture des équipes, favorisant également le recours à des professionnels et à des structures ressources (archives, musées,...) de proximité. Pour cette raison, il a été décidé de préférer cette formule - en l'accompagnant par des actions de formation continue - à une formation sanctionnée par un concours de recrutement spécialisé. La vitalité de l'histoire des arts au lycée ne se dément pas depuis son introduction en 1993 : en 2000, elle est enseignée dans une centaine d'établissements par des équipes volontaires et concerne 6 000 lycéens, à titre d'option facultative dans toutes les séries générales et technologiques (3 heures hebdomadaires) et d'enseignement de spécialité en série littéraire (5 heures hebdomadaires, coefficient 6). Ses programmes, renouvelés en 1996, sont en cours de réécriture dans le cadre de la réforme du lycée et donnent une part accrue à l'étude des phénomènes architecturaux, et à l'articulation entre la connaissance du patrimoine et l'attention à la création vivante.

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