Question de M. BIWER Claude (Meuse - UC) publiée le 17/01/2002

M. Claude Biwer attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les préoccupations exprimées par les producteurs de fruits meusiens à l'égard des graves problèmes de déficit de main d'oeuvre saisonnière auxquels ils sont confrontés. Ils souhaiteraient que les saisonniers embauchés pour la cueillette des fruits soient exonérés de la part salariale des cotisations d'assurance sociales. Ils proposent à cet effet la mise en place d'un " contrat cueillette " qui permettrait, notamment, aux salariés en congés payés de participer aux cueillettes de fruits. Il lui demande de bien vouloir préciser la suite qu'il envisage de réserver à ces propositions tout à fait intéressantes et dont la mise en oeuvre s'avère indispensable afin de résoudre le déficit de main d'oeuvre saisonnière auquel est confronté cette production.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/04/2002

Les tensions récentes sur le marché de l'emploi ont effectivement mis en lumière l'importance et l'actualité des difficultés de recrutement que rencontrent de plus en plus de secteurs professionnels. Ces difficultés ne sont pas nouvelles dans le secteur agricole et tant les professionnels que les pouvoirs publics se sont mobilisés en partenariat pour promouvoir et développer l'emploi en agriculture. Un accord-cadre national signé en 1995 entre la commission paritaire nationale de l'emploi en agriculture et l'agence nationale pour l'emploi, accord reconduit en 1999 pour trois ans, pour offrir aux employeurs et salariés agricoles, a été décliné au plan local dans un certain nombre de conventions. Par ailleurs, le 3 mars 1999, un protocole d'accord national tripartite pour la promotion de l'emploi en agriculture a été signé par le ministère de l'agriculture et de la pêche avec les partenaires sociaux du secteur de la production agricole, l'assemblée permanente des chambres d'agriculture, les fonds de formation, la caisse centrale de mutualité sociale agricole, l'ANPE et l'APECITA. Cet accord a permis de nouer et d'amplifier les partenariats existants. Enfin, des mesures ont également été prises pour encourager l'embauche ou abaisser le coût du travail. Les aides spécifiques au secteur agricole comportent une exonération totale ou partielle des cotisations de prestations familiales ainsi qu'une réduction des cotisations patronales d'assurances sociales et d'accident du travail pour l'emploi de travailleurs occasionnels. Deux décrets récents ont apporté d'importants assouplissements favorisant le travail saisonnier en agriculture tout en luttant contre la précarité. Pour les salariés recrutés sous contrat à durée déterminée, la durée maximale annuelle d'emploi ouvrant droit aux taux réduits a été portée de 110 à 132 jours de travail effectif. L'allégement a été porté, pendant une durée de 100 jours ouvrés, de 75 % à 90 % pour certaines productions (fruits et légumes notamment) et de 58 % à 75 % pour la viticulture. Cet allégement a été porté à 100 % ou 85 % suivant les secteurs pour les salariés embauchés sous contrats à durée indéterminée par les groupements d'employeurs, pour les salariés recrutés sous contrats intermittents ainsi que pour les demandeurs d'emploi recrutés sous contrats à durée indéterminée. Le rapport d'avril 2001 sur l'emploi saisonnier agricole établi par M. Yves Van Haecke, inspecteur général de l'agriculture, soulignait les effets positifs de ces efforts mais préconisait une mobilisation accrue de l'ensemble des partenaires. C'est dans ce cadre que, le 16 janvier 2002, un programme national destiné à contribuer au développement de l'emploi salarié agricole a été signé par les ministres de l'emploi et de la solidarité, de l'agriculture et de la pêche avec le directeur général de l'Agence nationale pour l'emploi. Ce programme doit améliorer le fonctionnement du marché du travail en développant des outils et des méthodes adaptés aux spécificités des métiers de l'agriculture et plus particulièrement au caractère saisonnier de certaines activités. Cette convention sera déclinée au plan local pour tenir compte de la réalité et des besoins des bassins d'emploi en liaison avec les partenaires sociaux. Il paraît en effet préférable d'agir de manière volontariste et concertée pour promouvoir ce secteur et trouver des solutions aux difficultés de recrutement que peuvent rencontrer les producteurs de fruits en favorisant la qualité de l'emploi, plutôt que de faire supporter aux régimes sociaux le financement d'une augmentation de la rémunération nette versée aux salariés saisonniers.

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