Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 07/03/2002

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères la manifestation, devant l'ambassade de France, de résidents français à Madagascar le 25 février dernier et l'entrevue qu'ils ont obtenu et ensuite avec l'ambassadeur de France et il souhaiterait savoir quel était le thème de leur manifestation et les réponses fournies par l'ambassadeur.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 18/04/2002

La communauté française à Madagascar, estimée à 25 000 personnes, se caractérise par sa diversité autant que par son intégration au sein de la population malgache (plus de 60 % de double nationaux, nombreux couples mixtes...) et s'est de ce fait sentie directement concernée par la crise politique que traverse Madagascar depuis la proclamation des résultats du premier tour des élections présidentielles, le 25 janvier dernier. Dans ce contexte, la politique française à l'égard de la Grande Ile et plus particulièrement la condamnation par la France, le 22 février, de l'auto-proclamation de M. Ravalomanana comme président de la République, en dehors de toute règle constitutionnelle, n'ont pas toujours été bien comprises. 300 ressortissants français ont ainsi manifesté devant l'ambassade de France, le 25 février, pour remettre à l'ambassadeur une lettre aux " amis malgaches ", ainsi qu'une pétition à transmettre aux autorités françaises. Cette action, qui a duré plus de deux heures, et qui a donné lieu à des harangues contre le gouvernement français, a été entourée d'une grande publicité grâce à la présence des médias locaux et internationaux. L'ambassadeur a reçu une délégation de sept membres. Il a rappelé la position de la France depuis le début de la crise malgache. La France n'entend pas prendre parti. Elle suit avec une attention particulière la situation à Madagascar, un pays avec lequel elle entretient des liens de confiance et d'amitié, et soutient activement les efforts de médiation qui ont été entrepris depuis des semaines par la communauté internationale (l'Organisation de l'unité africaine, Nations unies, UE, Assemblée parlementaire de la francophonie) pour aider les parties en présence à trouver une solution à l'impasse politique actuelle, qui soit conforme au respect de la paix civile et aux principes démocratiques. La France a, comme l'OUA, condamné l'auto-proclamation de M. Ravalomanana en tant que président de la République malgache. Elle estime, en effet, que seule la reprise du dialogue peut permettre de dégager une solution politique. Elle a confiance dans la capacité du peuple malgache à définir les contours de cette solution. La France salue à cet égard la poursuite des efforts de l'OUA, qui a envoyé sur place le 6 mars une nouvelle délégation, présidée par l'ancien président de la République du Cap Vert, M. Antonio Mascarenhas Monteiro. Cette délégation, dont l'action est pleinement appuyée par la France, a pu rencontrer séparément les deux candidats, et cherche à faciliter la reprise du dialogue entre les parties en faisant des propositions concrètes.

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