Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 08/08/2002

Reprenant sa question posée le 16 décembre 1999, M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur le syndrome de la guerre du Golfe. Une étude radiologique, réalisée à Dallas grâce à l'IRM de l'université du Texas, aurait permis de mettre en évidence les dommages subis par certains soldats en 1991. Les chercheurs ont détecté chez eux des lésions et des pertes neuronales dans le tronc cérébral et les noyaux gris centraux. Ces zones jouent un rôle primordial pour les réflexes, la mémoire et l'émotion, ce qui correspond aux troubles dont sont victimes des anciens combattants du Golfe. Les chercheurs font l'hypothèse d'une vulnérabilité génétique d'une partie des 250 000 soldats américains auxquels des antidotes ont été administrés pour les protéger d'éventuelles attaques chimiques irakiennes, notamment la pyridostigmine. Ainsi, il lui demande si le produit précité, ou des équivalents, sont susceptibles d'être administrés aux soldats français et à la population, et si l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé créée par la loi n° 98-535 du 1er juillet 1998 est compétente pour autoriser l'emploi des molécules, médicaments ou antidotes, administrés ou stockés par l'armée française et ses services de santé dans le cadre des dispositifs de protection NBC (nucléaire, biologique et chimique).

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 30/01/2003

La pyridostigmine, molécule inhibitrice réversible des cholinestérases, a été citée dans plusieurs études scientifiques internationales parmi les facteurs de risques éventuels du syndrome de la guerre du Golfe. Son utilisation préventive comme agent protecteur vis-à-vis des neurotoxiques de guerre est indiquée dans les instructions militaires de plusieurs pays, pour les soldats susceptibles d'être affectés sur une zone à risque d'emploi de tels agents chimiques létaux. Elle nécessite l'ingestion d'un comprimé toutes les huit heures, débutée plusieurs heures au moins avant d'être soumis au risque, et comporte plusieurs contre-indications médicales. Pour ces raisons, son utilisation préventive en population civile générale n'est pas envisageable dans le contexte de menaces terroristes. Ce médicament est par contre utilisé en thérapeutique humaine dans le traitement de la myasthénie et dispose, dans cette indication, d'une autorisation de mise sur le marché délivrée par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Par ailleurs, tous les médicaments importés, exportés ou distribués par les établissements de ravitaillement sanitaire du service de santé des armées, ainsi que ceux fabriqués par la pharmacie centrale des armées, à l'exclusion de ceux nécessaires aux besoins spécifiques des armées et destinés à pallier l'absence de spécialité pharmaceutique disponible ou adaptée, doivent avoir une autorisation de mise sur le marché délivrée soit par la Communauté européenne, soit par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (art. L. 5121-8 et L. 5124-8 du code de la santé publique).

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