Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/09/2002

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'information parue à la page 11 du quotidien le Figaro du 30 juillet 2002 selon laquelle la France occupe la première place au palmarès des pays européens recensant le plus grand nombre de cas de paludisme importés : 5 940 cas au cours de la même année. Il lui demande s'il confirme bien ce chiffre et aimerait connaître les mesures envisagées par son ministère pour inciter tous les touristes en partance pour une zone impaludée à prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir la prise de la maladie.

- page 2065


Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 12/12/2002

Le nombre de cas de paludisme d'importation en France a augmenté régulièrement depuis 1996, parallèlement à l'accroissement des flux de voyageurs vers les zones d'endémie (soit 3,2 millions de voyageurs en 2000). Il s'est stabilisé en 2001 et a été estimé à 7 223 cas par le Centre national de référence de l'épidémiologie du paludisme d'importation et autochtone (CNREPIA). Deux moyens complémentaires sont préconisés pour se protéger contre le paludisme : d'une part, les répellents et les moustiquaires, d'autre part, la chimioprophylaxie, qui est à adapter suivant les caractéristiques du parasite (espèce, résistance au traitement). Des recommandations sanitaires pour les voyageurs, notamment sur les mesures prophylactiques contre le paludisme, sont émises depuis de nombreuses années par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France. Ces recommandations qui sont actualisées tous les ans sont diffusées par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, et accessibles sur plusieurs sites Internet (du ministère de la santé, du ministère des affaires étrangères...). Elles sont largement reprises dans des documents d'information pour les voyageurs en zone d'endémie, dans la presse médicale et diffusées par les centres de vaccination fièvre jaune ou de consultation de médecine des voyages. Malgré ces recommandations, une étude réalisée par le CNREPIA en 1997 montrait que deux tiers des personnes présentant un paludisme d'importation n'avaient pas utilisé de protection mécanique ou chimique contre les moustiques et que la moitié n'avait pas suivi de chimioprophylaxie. En outre, pour ceux qui s'y étaient soumis, celle-ci n'était dans 45 % des cas ni régulière ni de durée correcte et souvent inadaptée. Cette étude montrait également que plus de deux tiers des cas survenaient chez des sujets originaires d'Afrique subsaharienne. L'accès à l'information et au traitement préventif, qui n'est pas pris en charge par l'assurance maladie, est limité pour ces populations de migrants. Différentes mesures sont à l'étude pour améliorer cette situation : d'une part, utiliser des méthodes d'information plus adaptées aux populations migrantes en s'appuyant sur les réseaux communautaires pour leur diffusion, d'autre part, obtenir la prise en charge par la sécurité sociale de la prophylaxie du paludisme.

- page 3085

Page mise à jour le