Question de Mme CERISIER-ben GUIGA Monique (Français établis hors de France - SOC) publiée le 10/10/2002

Mme Monique Cerisier-ben Guiga appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'enlèvement et la détention de Mme Ingrid Betancourt, sénatrice, qui soulève une grande émotion dans notre pays. Aujourd'hui, la situation des otages en Colombie est critique et le processus de paix s'enlise. Malheureusement, le cas de Mme Betancourt n'est pas un cas isolé et le sort du sénateur du Parti libéral colombien, Jorge Eduardo Gechem Turbay, président de la commission de paix de la Haute Assemblée colombienne est tout aussi préoccupant. On constate un accroissement de la violence. Selon les rapports les plus récents d'Amnesty International, la situation en Colombie est particulièrement grave. L'armée reprend par la force l'ancienne zone démilitarisée, causant beaucoup de victimes dans la population civile. Elle lui demande quelle action significative il compte entreprendre auprès de son homologue colombien pour montrer sa solidarité et sa préoccupation du sort d'Ingrid Betancourt, une de nos compatriotes puisqu'elle possède la nationalité française. Elle lui demande en outre de contribuer à une position commune de l'Union européenne en faveur de ces otages.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 09/01/2003

Le ministre des affaires étrangères s'est rendu en Colombie le 29 novembre dernier. Il a rencontré longuement le Président Alvaro Uribe Velez ainsi que les principaux membres de son gouvernement, et notamment sa collègue Mme Carolina Barco. Il s'est par ailleurs entretenu avec les représentants des familles d'otages et, en particulier, avec la famille de Mme Ingrid Betancourt, retenue contre son gré depuis le 23 février dernier par la principale guérilla, les FARC. L'enlèvement et la séquestration prolongée des otages sont des crimes inacceptables. La communauté internationale ne saurait rester passive devant ces pratiques qui endeuillent la Colombie. Les Colombiens doivent assumer la responsabilité de leur destin. Le gouvernement français a exprimé clairement sa disponibilité à les aider à rechercher les moyens de mettre fin à ce conflit cruel. Déjà, il s'était impliqué fortement, avec d'autres, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas, conduits par le prédécesseur du Président Uribe. Il appuie aujourd'hui la volonté du gouvernement colombien, fondée sur une politique de fermeté, de rechercher une solution négociée en sollicitant, notamment, les bons offices du secrétaire général des Nations Unies. Le gouvernement français appuie cette approche, dans la mesure où elle combine le renforcement de l'autorité de l'Etat et l'ouverture au dialogue avec les groupes armés illégaux. Il reconnaît la légitimité, pour rétablir la paix civile en Colombie, d'une politique de sécurité efficace et respectueuse des droits de l'homme, à laquelle une coopération dans des domaines comme le renforcement institutionnel ou la lutte contre le trafic de drogue doit être apportée. La possibilité d'un appui technique de la France à la substitution de cultures par reforestation, priorité du Président Uribe pour lutter contre la production de drogue, est à l'étude.

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